29 novembre 2011

KröniK | Zephyr - S/T (1970)


Bien qu'officiellement né dans la Perfide Albion, le hard rock a très tôt essaimé chez le cousin d'Outre-Atlantique. Malgré une carrière éphémère (trois disques seulement), Zephyr, fondé en 1969 à Boulder dans le Colorado, fut un des pionniers US du metal alors naissant, une sorte de croisement entre Janis Joplin pour la voix furieuse de Candy Givens et Deep Purple, pour la musique. Le fait que le leader de la formation soit le guitariste Tommy Bolin, futur remplacant du dieu Blackmore au sein du Pourpre Profond, le temps du gigantesque Come Taste The Band en 1975, n'est peut-être pas un hasard. Cependant, réduire Zephyr à une copie au féminin du géant britannique ne peut être que réducteur, car le groupe possède aussi une identité qui lui est propre, laquelle repose sur le timbre puissant et vertigineux de la jolie Candy, sur un visage bluesy très marqué ("Somebody Listen") et sur le jeu volubile du regretté Tommy qui, a 19 ans (!!), impressionne déjà par son talent et sa maîtrise de la six cordes. Enfin, son origine géographique (la Californie) le distingue forcément de ses collègues rosbifs, comme le prouve l'excellent "Cross The River" et son passage instrumental très jazzy. Ce premier album (le meilleur des trois) se révèle être un pur joyau, riche en morceaux de bravoure : citons, outre les deux titres déjà mentionnés, l'énergique "Sail On" et le dantesque "Hard Chargin' Woman", emporté par la performance hallucinante de la chanteuse qui n'a clairement rien à envier à Janis Joplin, comme le démontre durant cet orgasme de plus de 8 minutes. Vous l'aurez donc compris, ce disque demeure, trente six ans après sa publication, un incontournable du hard rock, que tous les amateurs de cette patine seventies désormais révolue et, plus généralement, de bonne musique, se doivent de posséder à tout prix. 4/5 (2006)


                                   

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