14 septembre 2010

Pestifer | Age Of Disgrace (2010)


Pestifer. Avec un nom aussi malfaisant et une pochette à l’avenant, nous n’attendions pas forcément grand chose de Age Of Disgrace, première campagne de ce modeste bataillon belge pourtant là depuis près de six ans, mais dont les membres sont (ou étaient) actifs dans un bon paquet d'autres groupes (Spectre, Innerfire, Excavated...). Or, la (bonne) surprise est plutôt au rendez-vous quand bien même il serait un peu exagéré d’affirmer qu’un futur ténor du matraquage en règle est ici en gestation. Il s'agit donc de série B mais bien troussée, efficace, puissante. Pestifer mouline un Death Metal à la recette éprouvée, faite d’assauts rapides bien que toujours très mélodiques ("Mind Control" par exemple) et riche d'une finesse que ses apparents attributs ne suggèrent pas de prime abord. Techniques, les Belges travaillent un matériau qui, s’il demeure des plus accessibles, ne se résume pas pour autant à une énième resucée de l’école suédoise façon Göteborg. Le groupe lui accole une sécheresse du trait qui ne doit rien à l’approche scandinave. Basé sur des cartouches très courtes, intenses, irriguées par une basse volubile ("Tentacles Of Damnation"), Age Of Disgrace propose un maillage extrêmement compact, d’une densité digne de celle du Japon. Ramassés, ces titres sont remplis jusqu’à la gueule mais conservent cependant une certaine cohérence et restent (heureusement) digestes. Au confluent du mélo Death et de la frange ultra technique (Atheist, Cynic, Pestilence), Pestifer livre un premier album solide auquel il manque peut-être un brin de folie. Mais le groupe a des idées et des bonnes surtout, lesquelles sont matérialisées par une science du riffing qui fait mouche (citons notamment "Sleepless Beauty" et "Contagious", inoubliable celui-là) et une maîtrise assurée du canevas. Et lorsque que le groupe se lance dans l’érection d’ambiances lourdes par l’entremise du terminal "The Clue, The Light And The Death", il dévoile une autre facette de sa personnalité dont on aimerait qu’elle ne se limite pas seulement à une conclusion aussi belle soit-elle. Dans tous les cas, voilà un artisan modeste, ce qui ne signifie absolument pas qu’il ne soit pas carré et encore moins professionnel, bien au contraire. Simple auto-production, espérons que Age Of Disgrace ouvre à Pestifer les portes d’un label. On en connaît qui avec (bien) moins que cela ont pu bénéficier de ce genre de promotion… (2010)


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