12 septembre 2010

Autumnblaze | Perdition Diaries (2009)


Il serait exagérer que d'affirmer que le groupe allemand nous a manqué durant son split de seulement deux ans, dû à des divergences entre ses deux leaders. Ceci dit, on accueille aujourd'hui sans déplaisir son retour aux affaires, d'autant plus que c'est sous son line-up "classique", comprendre avec Schwadorf (aka  Markus Stock) à la batterie et aux claviers, que Markus B. a décidé de ramener à la vie ce projet. Car pour ceux qui l'ignorent peut-être,  Autumnblaze intègre le CV assez chargé de l'ancien Empyrium, quand bien même il n'en est pas le maître des lieux, et avec lequel il a enregistré Bleak en 2000 et Mute Boy, Sad Girl, deux ans plus tard, opus qui a conduit le groupe vers des sentiers moins doom/dark et plus gothic rock, bien que toujours très mélancoliques. Sans totalement regardé dans le rétroviseur, Perdition Diaries affiche cependant des couleurs bien plus sombres que son dernier prédécesseur, Worlds Are Not What They Seem (2004). Les lignes vocales agressives ont été ressorties du placard où elles avaient été enfermées depuis un bon moment ("Who Are You", pour ne citer qu'un seul exemple) tandis que les guitares renouent avec une dureté bienvenue et presque black metal, comme l'illustrent l'excellent "I Had To Burn This Fucking Kingdom", propulsé par une rythmique implacable ou le lancinant "The Forge". Cela faisait longtemps que les Allemands n'avaient pas sonné d'une manière aussi âpre, au point que les amateurs qui ne les auraient découvert que récemment, risquent de prendre peur. Bref, avec des titres écrits à l'encre noire, plus que grise, tels le rageur "Haughtiness" ou le katatoniesque "Brudermord", on est plus proche des premières années que des dernières. Bien sûr, on y croise encore quelques vestiges du passé le plus récent (le néanmoins très beau "Ways", que rehausse un piano dramatique) mais ils restent très diffus et discrets. Sinon, Autumnblaze prouve qu'il n'a pas perdu durant son court hiatus la recette de chansons parfaitement ciselées, plutôt courtes, ramassées et que guide le chant profond de Markus B, comme sur l'hypnotique et déchirant "Empty House", assurément l'une des plus belles pièces de cet album. Le trio sait dessiner des atmosphères tragiques, belles à en pleurer et faire surgir les émotions. Le désespéré "Neugeburt", qui lorgne lui aussi vers Katanonia, influence (par trop) évidente qui drape l'intégralité de l'album, avec ses riffs entêtants comme vigie, constitue une bonne illustration de cette faculté à toucher les sentiments. Avec ce Perdition Diaries des plus inspirées, Autumnblaze négocie avec brio un retour vers ses racines metal ; on ne peut que s'en réjouir. (2009)



                     

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