Pour ceux qui ont raté le début du film. Quand bien même Timo Tolki ne le considère pas comme un album à part entière de Revolution Renaissance, plutôt comme un moyen de clore le chapitre Stratovarius, son ancien projet, New Era s'est avéré être une excellente surprise et sans doute ce que le guitariste avait délivré de mieux depuis Elements Pt. 1 en 2003. Il est vrai toutefois qu'avec ces titres dont le chant était partagé entre trois intervenants (Tobias Sammet d'Edguy, Mikael Kiske, l'ex-helloween et Pasi Rantanen de Thunderstone), cet essai ne pouvait prétendre se faire passer pour le fruit d'un travail de groupe.
En cela, Age Of Aquarius est bien le "premier"opus du groupe Revolution Renaissance. Mais, autant ne pas tourner autour du pot plus longtemps, il se révèle pourtant inférieur à son aîné d'un an à peine. Oh non pas qu'il soit vraiment mauvais - certaines chansons sont même assez réussies (j'y reviendrai) - néanmoins il faut bien reconnaître que le Finlandais peine à se renouveler, englué qu'il est dans une écriture dont il ne se départira sans doute jamais. Il confirme en outre que le virage plus symphonique négocié par le pan inaugural du diptyque Elements, est bien ce qui correspond le mieux au goût du grand Timo(nier). Le superbe "Ixion's Wheel" se veut même une tentative heureuse de faire cohabiter format court (à peine quatre minutes) et pompiérisme grandiloquent, tandis que "Heart Of All" ou "Ghost Of Fallen Grace" sont entrecoupés d'envolées orchestrales comme on sait que les affectionne Tolki.
Pour autant, il semble avoir abandonné ces hymes automatiques un peu faciles qui restent une des marques de fabriques de Stratovarius et que certains regretteront sans doute. "Age Of Aquarius" est certainement le morceau qui se rapproche le plus de cette formule mais il évite de justesse de patauger dedans. De même, "Sins Of My Beloved" ou "Behind The Mask" sont des épreuves musclées plus proches du hard rock mélodique à la Rainbow (les soli de guitares y font penser) que du true metal stérile.
Mais où le bas blesse, c'est le chant interchangeable de Gus Monsanto (ex-Adagio), sans charme ni personnalité et qui ne parvient jamais à conférer la moindre émotion à des compostions pourtant parfois propices à cela, notamment "So She Wears Black" dont on se prend à imaginer ce qu'elle aurait rendu avec un vocaliste d'une toute autre trempe, plus charismatique. Combien Tolki aurait été inspiré d'embaucher définitivement Pasi Rantanen, remarquable sur les trois titres de New Era sur lesquels il posait ses lignes vocales. Titres d'ailleurs bien lourds, qui n'étaient pas sans évoquer le Black Sabbath période Dio et dont il aurait été bienvenu de retrouver la teneur plus sombre sur ce Age Of Aquarius aux effets un peut trop attendus (et entendus !), comme sur "Kyrie Eleison" et "Into The Future" que colorent des emprunts celtiques d'une banalité affligeante.
Reste un disque agréable qu'un chanteur plus singulier, plus émotionnel aurait transcendé avec panache. Qu'il est loin le temps où Timo Tolki dominait avec Stratovarius le heavy metal européen ! Et qu'il est loin le Elements Pt. 1...(CT 09)
TRACKLISTING
- Age Of Aquarius 04:38
- Sins Of My Beloved 05:28
- Ixion's Wheel 04:25
- Behind The Mask 02:54
- Ghost Of Fallen Grace 04:45
- Heart Of All 06:39
- So She Wears Black 07:11
- Kyrie Eleison 06:41
- Into The Future 05:00
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