7 avril 2010

LA CAVE DE CHILDERIC THOR : DIAGONAL - Diagonal (2008)

Rise Above - 9/10 - MySpace

Mais qu’ont-elles donc ? Oui, qu’ont-elles donc ces vénérées, ces regrettées années 70 pour être autant honorer actuellement ? Une patine chaleureuse, la liberté, le foisonnement créatif, la rencontre entre les arts… Les seventies, c’est un peu tout ça et beaucoup plus encore. Dans tous les cas, on ne compte plus les musiciens qui semblent en être tout droit sortis avec leur dégaine de hippies, qui se servent de cette époque comme d’un combustible.

Et qu’est-ce qu’il a, Lee Dorrian, accessoirement chanteur de Cathedral, lui dont le catalogue de son label Rise Above, accorde une place de plus en plus grande à ces groupes, de Circulus à Witchcraft, de Blood Ceremony à Diagonal ?

Diagonal, justement parlons-en. De tous ces spécimens étranges qui utilisent leurs instruments comme Marty McFly sa Dolorian, cette troupe – ils sont sept la dedans ! – britannique est sans doute le meilleur du lot. Enrichi d’un esthétisme curieux et intéressant, et donc en parfaite symbiose avec la décade dont il se réclame, son premier essai s’impose comme un ovni précieux dans le paysage musical. Mentionnant aussi bien Deep Purple que King Crimson, Jefferson Airplane que Santana et j’en passe, il est une manière de synthèse de ce qui se faisait alors il n’y a pas loin de quarante ans déjà. Sans être trop moderne, le son reste actuel avec cependant ce léger verni vintage qui fait toute la différence. Mais hommage ne veut pas forcément dire photocopie, quand bien même on a l’impression de faire un bon dans le temps, le groupe conserve une vraie identité qu’il doit notamment à ses épanchements progressifs.

Cet album, d’ailleurs également édité en vinyle (forcément !), déroule un menu de cinq plages, dont deux tout de même dépassent la barre des dix minutes au compteur. « Semi Permeable Men-Brain » débute dans un déluge d’orgue dans la grande tradition d’un Jon Lord (Deep Purple, pour les puceaux qui ne connaissent pas ce fabuleux musicien) de l’âge d’or. Surgit ensuite le chant, typé fin des années 60 avant l’envolée vers les étoiles durant une seconde partie instrumentale du feu de dieu en forme de pandémonium orgiaque, copulation généreuse de claviers, de guitare qui tricotent des soli démentiels, sous l’œil de percussions déchaînées.

L’aventure se poursuit avec le très beau « Child Of The Thunder-Cloud », qu’introduisent des notes de piano d’une grande puissance émotionnelle, véritable kaléidoscope d’ambiances tour à tour feutrées ou plus psychédéliques. « Deathwatch » est une déambulation onirique, pulsation aérienne et diaphane d’une grande pureté qui, pilotée par une guitare stratosphérique, décolle très haut, cependant que « Cannon Misfire » est un instrumental sur lequel plane l’ombre du Roi Cramoisi.

Enfin, « Pact » se scinde en deux pans, dont le second est une longue respiration contemplative belle à en pleurer, à la limite de l’ambiant (on pense parfois au second opus de Bass Communion avec Steve Wilson) puis meurt avec le retour de la guitare. Immense. Nous ne sommes pas loin du chef-d’œuvre. Diagonal devrait de fait ravir tous les nostalgiques O combien nombreux des matricielles années 70. Ils ont raison… (cT2008)

TRACKLISTING
  1. Semi Permeable Men-Brain 10.54
  2. Child Of The Thunder Cloud 08.49
  3. Deathwatch 07.18
  4. Cannon Misfire 05.33
  5. Pact 14.00
TOTAL RUNNING TIME : 46.34

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