Comme nous l'avons déjà dit à maintes occasion, les filles se sont emparé du revival seventies et on ne compte ainsi plus les groupes conjugués au féminin dont l'inspiration reste agréablement bloqué il y a une bonne cinquantaine d'années. Et comme nous l'avons également souligné, la déception est rarement de mise. Mais la concurrence est forte et un joli minois couplé à un beau brin de voix ne suffisent plus pour se démarquer. Une écriture affutée, un sens de la mélodie imparable s'imposent pour se hisser au-dessus d'une mêlée fortement encombrée. Outre le fait qu'il confirme si besoin en était encore la supériorité écrasante des Suédois dans ce trip rétro avec des seins (Spiders) ou pas (Horisont), The Riven est assurément un des groupes les plus doués à puiser sa sève dans les intarissables années 70. Un premier EP ("Blackbird) en 2017 suivi d'un album éponyme deux ans plus tard témoignaient d'une insolente maîtrise déjà à l'œuvre. La barre placée haut par ses devanciers, ce deuxième opus était très attendu. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps, le quintet de Stockholm ne déçoit pas avec ce Peace And Conflict qui, annonçons le suite, le propulse plus encore vers les sommets du genre. Comme à la grande époque, la rondelle est très courte (moins de quarante minutes), ses auteurs se souvenant que la durée idéale demeure celle conditionnée par le vinyle.
Et comme à la grande époque toujours, l'écoute est lancée par un titre à l'énergie nerveuse. 'On Time' met ainsi tout le monde d'accord et dans sa poche, saillie pugnace qui s'accroche à la mémoire comme une moule à un rocher. En à peine trois minutes au compteur, tout y est, la voix enflammée et délicieusement éraillée de Totta Ekebergh, les guitares mordantes qui se répondent et bataillent ferme, la rythmique musclée. Mais là où réside la force de The Riven, est sa capacité précieuse à ne pas s'enfermer dans ce format remuant aussi efficace et habile soit-il. Très vite, le groupe se diversifie, enrichit son menu auquel il injecte de nombreuses nuances. Ainsi à un 'The Taker' taillé dans le même bois teigneux succède ce 'Peace And Conflict' toute en lenteur délicate. Annoncé par le court instrumental aux arpèges hispanisants, 'Sorceress Of The Sky' se love lui aussi dans un termpo à la fois lancinant et plombé. A l'exception d'un 'Fly Free' aussi vigoureux qu'acéré avec ses belles harmonies de guitares, la seconde moitié du programme mise davantage sur les ambiances que sur la rapidité. 'On Top Of Evil' se veut sombre, presque doom, 'Sundown' est une respiration boisée d'une touchante épure tandis que 'Death' ferme le ban sur plus de six minutes pesantes voire brumeuses, qui gronde d'une tension rageuse. Avec Peace And Conflict, The Riven n'a pas seulement réussi l'exercice du deuxième album, il fait montre d'un talent plus éblouissant encore, lui ouvrant de vastes perspectives pour un avenir qu'on devine passionnant à suivre. (10.012.2022) ⍖⍖⍖
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