Comme son nom le laisse deviner, Jess By The Lake est le projet solo de la chanteuse de Jess And The Ancient Ones. Si nous savions depuis longtemps que Jasmin Saarela est plus que la simple vitrine vocale de son principal employeur, "Under The Red Light Shine" ne fait que confirmer ses multiples talents.
Prêtresse au timbre puissant coloré d'un éclat soul, nous la découvrons aujourd'hui aussi bien guitariste qu'organiste et surtout compositeur d'un répertoire surprenant voire singulier (nous y reviendrons). Alors qu'elle aurait pu naturellement faire appel à des membres de sa tribu musicale pour l'épauler, la belle a préféré enrôler des musiciens extérieurs parmi lesquelles deux autres filles, Marianne Heikkinen derrière les fûts et Ethel Seppälä aux claviers. Aappo Kauppinen et Heikki Leppäjärvi complètent la formation à la six et quatre cordes. Sous son titre énigmatique, cette première escapade en solitaire est l'écrin d'un rock plus intime que lourd, qui ne partage guère avec le doom sculpté par Jess And The Ancient Ones - outre la voix de Jasmin bien sûr - qu'une même mélancolie soyeuse et des relents de ce prog seventies qui sert aussi de combustible à The Exploding Eyes Orchestra, projet parallèle des finlandais. Citant à la fois David Bowie et Danzig, Jess By The Lake esquisse de fait un univers auquel il paraît bien difficile de coller une seule étiquette.
Pas vraiment doom, bien que l'opener éponyme arbore de pesants atours ni progressif malgré les effluves psychédéliques qui s'échappent du lancinant 'Legacy Crown' que sabrent orgue antédiluvien et guitares spatiales, "Under The Red Light Shine" est pourtant un peu tout cela à la fois. Cimentée par un rythme lent qui rarement s'enflamme ('Nightmare'), l'offrande privilégie les atmosphères tendres plutôt que les traits appuyés, au risque de décevoir l'amateur de riffs plombés qui ne goûtera pas à la délicatesse intimiste d'un 'The Wait' par exemple. Toutefois la beauté juteuse des arrangements (le jazzy 'Freezing Burn'), la noirceur sourde de compos minées par la tristesse ('Halo (Ghosts In The Flames)') et bien entendu la voix exceptionnelle de notre déesse, plus feutrée que de coutume, pousse cet opus, rêveur et dramatique tout ensemble, vers des sommets d'émotion. Et puis comment résister à l'orgasme final qu'incarnent le déjà cité 'Legacy Crown', l'ensorcelant 'My Hands' et le cosmique 'Interstellar' dont les plus de huit minutes évolutives au garrot le propulsent vers des mondes inconnus. Création dont on se doute qu'elle se veut très personnelle, "Under The Red Light Shine" se distingue de l'œuvre de Jess And The Ancient Ones par son socle moins doom et astral mais la complète cependant par son désespoir teinté de mysticisme. (27.07.2019)
Prêtresse au timbre puissant coloré d'un éclat soul, nous la découvrons aujourd'hui aussi bien guitariste qu'organiste et surtout compositeur d'un répertoire surprenant voire singulier (nous y reviendrons). Alors qu'elle aurait pu naturellement faire appel à des membres de sa tribu musicale pour l'épauler, la belle a préféré enrôler des musiciens extérieurs parmi lesquelles deux autres filles, Marianne Heikkinen derrière les fûts et Ethel Seppälä aux claviers. Aappo Kauppinen et Heikki Leppäjärvi complètent la formation à la six et quatre cordes. Sous son titre énigmatique, cette première escapade en solitaire est l'écrin d'un rock plus intime que lourd, qui ne partage guère avec le doom sculpté par Jess And The Ancient Ones - outre la voix de Jasmin bien sûr - qu'une même mélancolie soyeuse et des relents de ce prog seventies qui sert aussi de combustible à The Exploding Eyes Orchestra, projet parallèle des finlandais. Citant à la fois David Bowie et Danzig, Jess By The Lake esquisse de fait un univers auquel il paraît bien difficile de coller une seule étiquette.
Pas vraiment doom, bien que l'opener éponyme arbore de pesants atours ni progressif malgré les effluves psychédéliques qui s'échappent du lancinant 'Legacy Crown' que sabrent orgue antédiluvien et guitares spatiales, "Under The Red Light Shine" est pourtant un peu tout cela à la fois. Cimentée par un rythme lent qui rarement s'enflamme ('Nightmare'), l'offrande privilégie les atmosphères tendres plutôt que les traits appuyés, au risque de décevoir l'amateur de riffs plombés qui ne goûtera pas à la délicatesse intimiste d'un 'The Wait' par exemple. Toutefois la beauté juteuse des arrangements (le jazzy 'Freezing Burn'), la noirceur sourde de compos minées par la tristesse ('Halo (Ghosts In The Flames)') et bien entendu la voix exceptionnelle de notre déesse, plus feutrée que de coutume, pousse cet opus, rêveur et dramatique tout ensemble, vers des sommets d'émotion. Et puis comment résister à l'orgasme final qu'incarnent le déjà cité 'Legacy Crown', l'ensorcelant 'My Hands' et le cosmique 'Interstellar' dont les plus de huit minutes évolutives au garrot le propulsent vers des mondes inconnus. Création dont on se doute qu'elle se veut très personnelle, "Under The Red Light Shine" se distingue de l'œuvre de Jess And The Ancient Ones par son socle moins doom et astral mais la complète cependant par son désespoir teinté de mysticisme. (27.07.2019)
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