25 juin 2019

Cinézone | Henry Hathaway - L'attaque de la malle-poste (1951)



Si le polar américain a parfois adopté les codes du western, que l'on songe aux Inconnus dans la ville (Richard Fleischer - 1955) et surtout à Un homme est passé (John Sturges - 1955), l'inverse est également vrai. En resserrant son intrigue entre les quatre murs (ou presque) d'un relais de poste où un couple et un enfant sont pris en otage par des bandits qui attendent le passage d'une diligence chargée d'or, L'attaque de la malle-poste en constitue un bon exemple. Un des plus achevés surtout. Contrairement à ce que son titre français pourrait laisser espérer, Rawhide (qui n'a rien à voir avec la série qui lancera la carrière de Clint Eastwood) n'offre que peu de scènes d'action, si ce n'est lors d'un dénouement filmé avec toute la nervosité nécessaire. Ici l'atmosphère et la tension d'un huis-clos étouffant priment sur les fusillades et les bagarres, comme dans un film noir. Davantage que les deux principaux protagonistes, assez conventionnels même s'il est intéressant d'avoir fait de Tom Owens un homme banal plus qu'un héros cependant que Vinnie Holt s'impose d'emblée comme une femme de caractère, ce sont avant tout les méchants qui retiennent l'attention, campés il est vrai par un savoureux quarteron, de distingué Hugh Marlowe au truculent George Tobias en passant par le débraillé Dean Jagger sans oublier bien sûr Jack Elam qui, dans un rôle, crapoteux de brute, crève déjà l'écran. S'appuyant à la fois sur le scénario parfaitement huilé de Dudley Nichols et cette brillante distribution portée par Susan Hayward et Tyron Power qu'il retrouve onze ans après Brigham Young, Henry Hathaway offre avec L'attaque de la malle-poste un de ses meilleurs films. Jouant sur la profondeur de champs et le contraste entre des extérieurs rocailleux et un intérieur minimaliste, il signe un travail extrêmement efficace avec l'assurance éprouvée du mercenaire d'Hollywood, que souligne la beauté épurée du noir et blanc dessiné par Milton Krasner. 




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