Si, à l'époque où ils étaient réunis sous la bannière Absurd, les Gaulois affichaient un line-up stable, il n'en va plus de même depuis qu'ils ont troqué leur nom pour celui de Messaline, voilà quinze ans (déjà !). Autour de l'inoxydable chanteur et parolier Eric Martelat, le groupe a usé bassistes (un peu) et batteurs (surtout). Même le fidèle guitariste Mikaël Colignon, qu'on croyait pourtant éternellement collé au chanteur, a fini par déserter les rangs après tant d'années de bons et loyaux services. Résultat, l'équipage ne survit jamais à plus de deux albums d'affilée. Ce qui s'est encore vérifié après "Illusions Barbares" (2015), laissant la paire Chattos / Jaime esseulée. Le guitariste Mathieu Gilbert (ex Mysterious Machine) et l'ancien Dream Child Alain Blanc derrière les fûts sont depuis venus combler les trous.
Ceci pourrait n'être qu'un changement de personnel de plus. Il n'en est rien en réalité. Car outre une solidité qui leur permet de bétonner le son du groupe, ces nouveaux venus confèrent aux Bressans une homogénéité jusque-là absente autant en termes de jeu que de look. Finie par exemple l'artillerie gothic/black de l'ancien cogneur John. A la place, nous avons quatre gaillards unis sous un même étendard métallique. Après avoir présenté cette nouvelle mouture sur la scène du Ninkasi Kao en première partie de Ange, l'impératrice reliftée se dévoile maintenant sur rondelle. Même s'il ne s'agit pas du véritable successeur d"Illusions Barbares" mais d'un EP au contenu hybride, cet opuscule n'en demeure pas moins intéressant sinon indispensable. Explication(s) : au programme de ce vinyle, deux morceaux inédits et une relecture de 'Mehlynn-Hâ' remplissent la face A tandis que la seconde nous (re)plonge dans l'ambiance du concert cité plus haut . De fait, cet "Autel des Possédés" peut être perçu à la fois comme une manière de faire patienter le fan entre deux galettes longue durée, d'autant plus que le quatrième album date de trois ans déjà, mais aussi comme l'introduction d'un nouveau chapitre dans l'histoire du groupe. Car si ce dernier n'a pas changé de peau et reste reconnaissable entre mille, ne serait-ce que grâce à la gouaille de son frontman (ultime membre historique), le fait est que Mathias Gilbert n'a pas participé à un tribute à Black Sabbath (Bloody Sabbath) pour rien. L'homme, par son riffing tellurique, n'est pas loin de pousser Messaline dans le caveau du doom. Le long et plombé 'Apocalyipstick' (l'un des deux nouveaux morceaux), où Chattos se fait plus menaçant que de coutume, ou l'interprétation pesante de 'Zèle de Poulet', sur lequel plane presque l'ombre de Megadeth, témoignent de ce glissement vers une musique tout simplement plus plombée et testiculeuse. La frappe lourde d'Alain Blanc n'est pas non plus étrangère à ce durcissement bienvenu. Si son segment live se montre aussi efficace que sympathique, c'est avant tout sa facette studio qui fait tout le sel de "L'autel des Possédés" en cela qu'elle indique quelle direction le groupe va emprunter à l'avenir, entre le rampant titre d'ouverture et l'entêtant 'Mise en Abîme' aux griffures aussi acérées qu'imparables. Plus que jamais, le combo coule dans le creuset du pur heavy metal son identité franchouillarde (ce n'est pas péjoratif). S'il se nourrit toujours de deux traditions françaises, celle du progressif cher à Christian Descamps, l'éternelle référence, d'un côté et de l'autre, celle du hard des années 80 des Killers et autre Satan Jokers, il ne reste guère de la première que la théâtralité d'un chant dans la langue de Molière, expressif et canaille. Plus venimeuse, plus sombre, plus lascive, voilà comme se présente dorénavant la putain romaine dont on attend avec impatience les prochaines aventures libertines... (23/12/2018) ⍖⍖⍖
Ceci pourrait n'être qu'un changement de personnel de plus. Il n'en est rien en réalité. Car outre une solidité qui leur permet de bétonner le son du groupe, ces nouveaux venus confèrent aux Bressans une homogénéité jusque-là absente autant en termes de jeu que de look. Finie par exemple l'artillerie gothic/black de l'ancien cogneur John. A la place, nous avons quatre gaillards unis sous un même étendard métallique. Après avoir présenté cette nouvelle mouture sur la scène du Ninkasi Kao en première partie de Ange, l'impératrice reliftée se dévoile maintenant sur rondelle. Même s'il ne s'agit pas du véritable successeur d"Illusions Barbares" mais d'un EP au contenu hybride, cet opuscule n'en demeure pas moins intéressant sinon indispensable. Explication(s) : au programme de ce vinyle, deux morceaux inédits et une relecture de 'Mehlynn-Hâ' remplissent la face A tandis que la seconde nous (re)plonge dans l'ambiance du concert cité plus haut . De fait, cet "Autel des Possédés" peut être perçu à la fois comme une manière de faire patienter le fan entre deux galettes longue durée, d'autant plus que le quatrième album date de trois ans déjà, mais aussi comme l'introduction d'un nouveau chapitre dans l'histoire du groupe. Car si ce dernier n'a pas changé de peau et reste reconnaissable entre mille, ne serait-ce que grâce à la gouaille de son frontman (ultime membre historique), le fait est que Mathias Gilbert n'a pas participé à un tribute à Black Sabbath (Bloody Sabbath) pour rien. L'homme, par son riffing tellurique, n'est pas loin de pousser Messaline dans le caveau du doom. Le long et plombé 'Apocalyipstick' (l'un des deux nouveaux morceaux), où Chattos se fait plus menaçant que de coutume, ou l'interprétation pesante de 'Zèle de Poulet', sur lequel plane presque l'ombre de Megadeth, témoignent de ce glissement vers une musique tout simplement plus plombée et testiculeuse. La frappe lourde d'Alain Blanc n'est pas non plus étrangère à ce durcissement bienvenu. Si son segment live se montre aussi efficace que sympathique, c'est avant tout sa facette studio qui fait tout le sel de "L'autel des Possédés" en cela qu'elle indique quelle direction le groupe va emprunter à l'avenir, entre le rampant titre d'ouverture et l'entêtant 'Mise en Abîme' aux griffures aussi acérées qu'imparables. Plus que jamais, le combo coule dans le creuset du pur heavy metal son identité franchouillarde (ce n'est pas péjoratif). S'il se nourrit toujours de deux traditions françaises, celle du progressif cher à Christian Descamps, l'éternelle référence, d'un côté et de l'autre, celle du hard des années 80 des Killers et autre Satan Jokers, il ne reste guère de la première que la théâtralité d'un chant dans la langue de Molière, expressif et canaille. Plus venimeuse, plus sombre, plus lascive, voilà comme se présente dorénavant la putain romaine dont on attend avec impatience les prochaines aventures libertines... (23/12/2018) ⍖⍖⍖
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