De Mirror Of Deception à Dawn Of Winter en passant par Voodooshock notamment, l'Allemagne possède une longue tradition du doom biberonné au heavy metal. A sa mesure, encore modeste, Goat Explosion se pose en héritier de cette école doloriste issue des aciéries d'outre-Rhin. Modestes de par une renommée encore embryonnaire, mais déjà bigrement inspirés, ces jeunes Teutons au pedigree obscur (Down On Knees I'm Weak, Lords Of The High Ones etc...) ont parfaitement assimilé le credo qu'ils récitent avec puissance et sincérité auxquelles se mêle une humilité face à un genre séculaire taillé dans une roche granitique. "Rumors Of Man", leur première prière, draine un doom d'une grande pureté qu'aucun kyste extérieur ne vient jamais corrompre.
Le chant est clair, pinceau d'une dramaturgie aussi épique que pesante ('Dyonisian Reveries' et ses neuf minutes longtemps pétrifiées qui ensuite s'emballent lors d'une dernière partie frappée du sceau sabbathien), les guitares sont moulées dans le mausolée cendreux d'une mélancolie plombée et la rythmique s'écrase comme une enclume, trouant le sol d'un cratère béant d'où s'échappent de funèbres émanations. Trapu et irradiant de superbes mélodies, l'opus alterne idéalement attaques nerveuses mais cependant toujours creusées dans le marbre et lentes coulées sismiques. Au rang des premières, citons 'The Wandering Specter' et 'Vulgar Saints', qui ouvrent les hostilités en un alliage de force rugueuse et de beauté désespérée. Les lignes vocales de Basti vibrent d'émotions, procurant des frissons que la six-cordes de Franz Hornoff souligne au burin. 'Where Shadows Hide' et le titre éponyme sont faits du même bois, pistes tour à tour mordantes et prisonnières d'une gangue de mazout. Les gigantesques 'If Crimson Was My Tower' et 'Stairway Through The Sun' sans oublier le déjà cité 'Dyonisian Reveries' incarnent l'autre facette de cet album, plongeant corps et (surtout) âme dans les sombres boyaux d'une cathédrale qui semble accueillir toute la misère du monde. Leur lenteur croûteuse ne leur interdit néanmoins pas quelques éruptions telluriques que ne renierait pas Tony Iommi. Dès son premier album, Goat Explosion fait une entrée fracassante sur l'autel du doom traditionnel auquel il donne une de ses plus belles hosties goûtées depuis longtemps. (02.01.2019) ⍖⍖⍖
Le chant est clair, pinceau d'une dramaturgie aussi épique que pesante ('Dyonisian Reveries' et ses neuf minutes longtemps pétrifiées qui ensuite s'emballent lors d'une dernière partie frappée du sceau sabbathien), les guitares sont moulées dans le mausolée cendreux d'une mélancolie plombée et la rythmique s'écrase comme une enclume, trouant le sol d'un cratère béant d'où s'échappent de funèbres émanations. Trapu et irradiant de superbes mélodies, l'opus alterne idéalement attaques nerveuses mais cependant toujours creusées dans le marbre et lentes coulées sismiques. Au rang des premières, citons 'The Wandering Specter' et 'Vulgar Saints', qui ouvrent les hostilités en un alliage de force rugueuse et de beauté désespérée. Les lignes vocales de Basti vibrent d'émotions, procurant des frissons que la six-cordes de Franz Hornoff souligne au burin. 'Where Shadows Hide' et le titre éponyme sont faits du même bois, pistes tour à tour mordantes et prisonnières d'une gangue de mazout. Les gigantesques 'If Crimson Was My Tower' et 'Stairway Through The Sun' sans oublier le déjà cité 'Dyonisian Reveries' incarnent l'autre facette de cet album, plongeant corps et (surtout) âme dans les sombres boyaux d'une cathédrale qui semble accueillir toute la misère du monde. Leur lenteur croûteuse ne leur interdit néanmoins pas quelques éruptions telluriques que ne renierait pas Tony Iommi. Dès son premier album, Goat Explosion fait une entrée fracassante sur l'autel du doom traditionnel auquel il donne une de ses plus belles hosties goûtées depuis longtemps. (02.01.2019) ⍖⍖⍖
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