Après l'excellent Port de la drogue, Samuel Fuller se voit confier la réalisation du Démon des eaux troubles, titre français idiot, comme souvent à l'époque. Il s'agit d'une commande de la Fox et de son patron Darryl F. Zanuck. De là, sans doute, son bilan très mitigé. Alors que son sujet - le récit est circonscrit au boyau d'un sous-marin - promettait une atmosphère claustrophobique distillant la paranoïa induite par la propagande anti-rouge dans lequel il s'inscrit, Hell And High Water se révèle décevant, surtout de la part de Fuller dont on préférera La maison de bambou, plus personnel. Des personnages mal dégrossis, une comédienne (Bella Darvi) peu concernée, une amourette convenue et une absence de tension plongent le film dans un abîme de conventions. En outre, Richard Widmark démontre qu'il n'est jamais aussi bon que lorsqu'il enfile les habits de brutes ou de héros torturés. La photographie rougeoyante de Joseph MacDonald et des scènes d'action efficaces sauvent toutefois l'ensemble de l'ennui. (le 12.05.19) ⍖⍖
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