13 avril 2019

Cinézone | Michael Winner - Les collines de la terreur (1972)


En inversant les rôles - l'Indien est le gentil et les blancs sont les méchants -, Les collines de la terreur semble cultiver la fibre démythificatrice du western dans le sillage des films de Sam Peckinpah ou d'Arthur Penn, certains ont même cru y voir une parabole sur la guerre du Vietnam ! En réalité, la dénonciation du racisme et la réhabilitation des Indiens intéressent moins Michael Winner que l'expression d'une violence dont il est un des spécialistes à l'écran, dans la continuité de L'homme de la loi qu'il vient alors de tourner.  Le résultat n'en aboutit pas moins à un western assez singulier, bien que sous influence italienne dont on retrouve le goût de la cruauté et des sales gueules. Les colline de la terreur inaugure une longue collaboration entre Winner et Charles Bronson. S'il en est le héros, l'acteur se révèle finalement peu présent à l'écran, ne débitant qui plus est que quelques lignes de dialogue, taciturne et quasi déshumanisé. Il esquisse ce personnage de vengeur qu'il déclinera par la suite jusqu'à l'indigestion.
De traqué, il se mue rapidement en traqueur d'une chasse à l'homme inversée. Il conduit cette bande de soiffards et violeurs à travers le désert dont il est une excroissance, justifiant le titre original, Chato's Land. Son physique sec et minéral semble ainsi se confondre avec cette nature rocailleuse. Rythmé par un excellent score de Jerry Fielding, le récit se concentre donc sur cette milice galvanisée par la haine de l'autre, peu à peu décimée par un ennemi invisible. Winner a rassemblé une belle brochette de seconds rôles pour incarner cette furie collective, de James Whitmore à Richard Jordan en passant par Simon Oakland, lequel vole à Jack Palance, le rôle de méchant en chef, brute épaisse et antipathique. Entre un Bronson presque relégué au second plan et cette horde barbare, Les collines de la terreur est un western froid qui ne suscite aucune empathie pour ses personnages. De la sa force mais aussi sa faiblesse...  (vu le 07/04/2019)

















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire