7 avril 2019

Cinézone | Douglas Hickox - La cible hurlante (1972)


La cible hurlante appartient, aux côtés de La loi du milieu, à ces (néo) polars anglais des années 70, tendus et violents, inscrits dans une réalité cafardeuse. Fuite avant inexorable vers la mort, il conte la traque obsessionnelle d'un criminel qui s'évade de prison pour exécuter sa femme qui le trompe. Réalisateur sous-estimé, pourtant responsable d'une poignée de films jubilatoires (de Théâtre de sang à Intervention Delta et de Brannigan à l'ultime attaque), Douglas Hickox livre une mise en scène à la fois nerveuse et inventive, multipliant les cadrages audacieux et les idées à chaque plan. Outre la partition remuante de Stanley Myers, il peut compter sur une affiche réjouissante que domine un Oliver Reed, brutal et fiévreux, comme dans la plupart des films qu'il tourne alors et qui comptent parmi ses meilleurs (Les diables, Les charognards, rapt à l'italienne, La poursuite implacable...). Ian McShane compose tout en animalité son partenaire qui le trahira pour les beaux yeux de Jill St John qui transpire l'adultère par tous les pores.
Edward Woodward, Freddie Jones, Frank Finlay, Robert Beatty et la douce Jill Townsend complètent ce très bon casting. Tiré d'un bouquin de Laurence Henderson, "Ne vois-tu rien venir ?", Silent Target utilise admirablement un décor londonien lugubre et bétonné pour distiller son nihilisme. Frappé du sceau de la fatalité, le récit file vers une conclusion belle et funeste dont un twist final étonnant ne peut suffire à l'exonérer... (vu le 06.04/19)



















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