Fidèle à son identité entre stoner psyché et doom pulsatif, Boar offre avec "Poseidon" un périple riche en sensations, fouillant les abîmes avec ce mélange de lourdeur pétrifiée et d'atmosphères moelleuses et fuzzy.
Il n'est pas surprenant que l'océan inspire le doom qui puise dans ce monde aquatique une muse idéale à la fois épique et écrasante : on songe à Ahab, notamment, qui a bâti toute son œuvre autour de ce thème. A son tour et à sa manière aussi abrasive que tellurique, Boar vient explorer les fonds marins, l’univers de fosses abyssales où la lumière du jour ne pénètre jamais, refuge de créatures inconnues et mystérieuses. "Poseidon", tel est le titre de cette troisième enclume de ces Finlandais énervés que nous avions découverts il y a presque trois ans grâce à un "Veneficiae" de très bonne mémoire.
Ce nom mythologique nous évoque d'emblée quelque chose de lourd et de menaçant, divinité belliqueuse tapie dans les profondeurs marines. Tumultueux et (ultra) plombé, le contenu est à l'avenant, érodé par des musiciens à l'unisson d'une puissance sismique que le travail de Tom Brooke derrière la console contribue à rendre plus épaisse encore, comme une marée noire qui lèche le littoral de sa langue visqueuse. Emportées par des rouleaux de batterie qui s'écrasent contre les rochers, ces six compositions, fleuves et trapues tout ensemble, fendent les vagues pour plonger dans une noirceur d'encre ('Featherless'). Rocailleuses, les guitares forment un récif contre lesquelles les navires s'échouent cependant que le chant biberonné au Destop a des allures de funeste vigie. Pour autant, "Poseidon" n'est pas tout à fait le bathyscaphe effrayant que son morceau éponyme semble promettre en guise d'ouverture. Boar n'oublie jamais ses racines stoner et cosmiques qui lui dictent une partition où les émanations psychédéliques jaillissent de développements instrumentaux qui sonnent comme une invite nébuleuse. Le terminal 'Totally Out Of This World' illustre toutes les nuances de ce doom cataclysmique dont le socle abyssal laisse échapper des effluves aux relents de trip enfumé. Sillonnant des entrailles sous-marines dont on devine qu'elles abritent de sombres dangers, le groupe sait remonter à la surface pour avaler une gorgée d'air, témoin ce 'Dark Skies' dont les vocalises aériennes et fugaces sont comme une fragile bouée à laquelle on s'accroche avant d'être attiré par les tentacules d'un Kraken monstrueux. Fidèle à son identité entre stoner psyché et doom pulsatif, Boar offre avec "Poseidon" un périple riche en sensations, fouillant les abîmes avec ce mélange de lourdeur pétrifiée et d'atmosphères moelleuses et fuzzy qui n'appartient qu'à lui. (06/06/2018)
Il n'est pas surprenant que l'océan inspire le doom qui puise dans ce monde aquatique une muse idéale à la fois épique et écrasante : on songe à Ahab, notamment, qui a bâti toute son œuvre autour de ce thème. A son tour et à sa manière aussi abrasive que tellurique, Boar vient explorer les fonds marins, l’univers de fosses abyssales où la lumière du jour ne pénètre jamais, refuge de créatures inconnues et mystérieuses. "Poseidon", tel est le titre de cette troisième enclume de ces Finlandais énervés que nous avions découverts il y a presque trois ans grâce à un "Veneficiae" de très bonne mémoire.
Ce nom mythologique nous évoque d'emblée quelque chose de lourd et de menaçant, divinité belliqueuse tapie dans les profondeurs marines. Tumultueux et (ultra) plombé, le contenu est à l'avenant, érodé par des musiciens à l'unisson d'une puissance sismique que le travail de Tom Brooke derrière la console contribue à rendre plus épaisse encore, comme une marée noire qui lèche le littoral de sa langue visqueuse. Emportées par des rouleaux de batterie qui s'écrasent contre les rochers, ces six compositions, fleuves et trapues tout ensemble, fendent les vagues pour plonger dans une noirceur d'encre ('Featherless'). Rocailleuses, les guitares forment un récif contre lesquelles les navires s'échouent cependant que le chant biberonné au Destop a des allures de funeste vigie. Pour autant, "Poseidon" n'est pas tout à fait le bathyscaphe effrayant que son morceau éponyme semble promettre en guise d'ouverture. Boar n'oublie jamais ses racines stoner et cosmiques qui lui dictent une partition où les émanations psychédéliques jaillissent de développements instrumentaux qui sonnent comme une invite nébuleuse. Le terminal 'Totally Out Of This World' illustre toutes les nuances de ce doom cataclysmique dont le socle abyssal laisse échapper des effluves aux relents de trip enfumé. Sillonnant des entrailles sous-marines dont on devine qu'elles abritent de sombres dangers, le groupe sait remonter à la surface pour avaler une gorgée d'air, témoin ce 'Dark Skies' dont les vocalises aériennes et fugaces sont comme une fragile bouée à laquelle on s'accroche avant d'être attiré par les tentacules d'un Kraken monstrueux. Fidèle à son identité entre stoner psyché et doom pulsatif, Boar offre avec "Poseidon" un périple riche en sensations, fouillant les abîmes avec ce mélange de lourdeur pétrifiée et d'atmosphères moelleuses et fuzzy qui n'appartient qu'à lui. (06/06/2018)
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