3 octobre 2018

KröniK | Overcharger - Origin (2018)


Ramassée et tendue comme un string, cette deuxième enclume dévoile un groupe sûr de son art qui, sans fioritures ni compromis, nous entraîne avec lui à travers des territoires crasseux et menaçants.

Ils n'ont pas l'air commodes, ces Bordelais, avec leur look pileux et les nombreux tatouages qui leur bouffent les bras. Les "Charger" ne sont pas là pour rigoler ou tailler gentiment le bout de gras et leur breuvage épais non plus. Français de sol, ils sont clairement Américains de sang, le dard plongé dans les Bayous. Tétant les mamelles velues des Corrosion Of Conformity, Down et Crowbar, le quatuor braconne donc sur les terres d'un southern metal bourru et testiculeux que nous avions découvert il y a trois ans grâce à un "All That We Had" de bonne mémoire.

Ces dernières années passées à écumer les tripots n'ont pas assagi ces solides gaillards qui reviennent, l'entre-jambe chargé à fond, avec, sous les bras sentant la sueur, une deuxième bûche taillée dans ce bois du Sud des Etats-Unis. D'abord soutenus par Finisterian Dead End, ils ont depuis rejoint les rangs de Overpowered Records (Volker), label qui semblent être fait pour eux et ce "Origin" brûlant comme la braise. Sur le substrat pesant et caillouteux dressé par son prédécesseur avec la fougue poisseuse que l'on sait, ce nouvel album va encore plus loin dans l'intensité couillue, rempli une semence épaisse biberonnée au Jack Daniel's. Si cette Amérique "profonde", celle de Rob Zombie ou du "Délivrance" de John Boorman, lui inspire des ambiances crapoteuses et déglinguées ('The Other Me Is Dead'), Overcharger s'impose plus que jamais comme une redoutable machine de guerre dont le combustible est un mélange de sludge et de thrash. Noircies par le chant bilieux de Seb, des cartouches telles que 'Trust The Horns' ou 'Burning Woods' arrachent sur leur passage, ne faisant aucun prisonnier. En dépit de soli mélodiques et de refrains lumineux ('The Descent'), l'opus s'enfonce tout du long dans des marécages bourbeux. Trapu, chaque titre alterne saillies furieuses et coups de boutoir vicieux à l'image de 'The Bewitched Doll', de 'Southern Floods' ou du survolté 'Origin', distillant des atmosphères aussi visqueuses que rampantes qui explosent lors d'un 'By My Side' terminal et ultra plombé. Ramassée et tendue comme un string, cette deuxième enclume dévoile un groupe sûr de son art qui, sans fioritures ni compromis, nous entraîne avec lui à travers des territoires crasseux et menaçants. (23/04/2018)


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