Si on garde de la chapelle noire lusitanienne l’image d’un art souvent lugubre et primitif que véhiculent les offrandes des labels Black Gangrene et Altare Productions, certains de ses prêtres empruntent une autre voie, plus ambitieuse sinon sophistiquée quoique toute aussi crépusculaire dans son expression occulte et désolée. Lux Ferre fait partie de ceux-ci. Du moins est-ce l’impression que laisse "Excavaetio Lux Veritatis", son dernier signe de mort car ses premières incarnations ("Antichristian War Propaganda" et "Altrae Materiae Monumentum") reflétaient les traits d’un black plus classique dans sa brutalité nocturne.
Mais six années ont coulé depuis et au final, c’est (presque) un nouveau groupe qui écarte les cuisses, ouvrant un passage vers sa ténébreuse intimité. La réédition en format cassette de cette troisième hostie par War Productions, invite à nous replonger dans ses tortueux méandres. Marqués désormais du sceau de ce metal noir cérébral voire putassier à la mode, dans le sillage de Deathspell Omega, les Portugais, parmi lesquels on croise le guitariste Vilkacis dont on aimerait bien avoir des nouvelles de son vénéré Ars Diavoli, privilégient aujourd’hui les replis reptiliens à l’intérieur desquels grouillent des ambiances mortifères, plutôt que des agressions frontales. Les compos ont gagné en durée, n’hésitant parfois pas à franchir la barre des dix minutes au garrot, témoin l’introductif 'A Luz Ofuscante De Verdade', offrant aux musiciens l’espace pour tricoter un maillage aussi languissant que torturé. Même quand le canevas se resserre, le tempo avance au ralenti, la trame mitée par d’indicibles crevasses, à l’image de 'Caos No Meu Sangue' dont la vélocité fielleuse est freinée par de cyclopéens coups de boutoir. Si les guitares tissent une toile vénéneuse dont les fils obsédants nous engluent ('Miséria'), le chant écorché de Devasth demeure la clé de voûte de cet édifice menaçant aux allures de mausolée démesuré dont les arêtes tranchantes se découpent dans une nuit opaque et sans étoiles. Bien qu’il s’essouffle lors d’une fin de parcours jonchée de titres dont on ne retient pas grand-chose ('Mundo Das Sombras, Sob o Véu Da Ignorancia') en dépit d’une architecture viciée, "Excavaetio Lux Veritatis" s’impose comme l’œuvre la plus aboutie de ses créateurs, cérémonie rituelle qui épouse les courbes tourmentées d’un labyrinthe noueux, creusé dans les arcanes telluriques de la terre, quand bien même l’ensemble ne peut cacher une certaine prétention à laquelle d’aucuns préféreront la simplicité brute de ses prédécesseurs… (10/01/2018)
Mais six années ont coulé depuis et au final, c’est (presque) un nouveau groupe qui écarte les cuisses, ouvrant un passage vers sa ténébreuse intimité. La réédition en format cassette de cette troisième hostie par War Productions, invite à nous replonger dans ses tortueux méandres. Marqués désormais du sceau de ce metal noir cérébral voire putassier à la mode, dans le sillage de Deathspell Omega, les Portugais, parmi lesquels on croise le guitariste Vilkacis dont on aimerait bien avoir des nouvelles de son vénéré Ars Diavoli, privilégient aujourd’hui les replis reptiliens à l’intérieur desquels grouillent des ambiances mortifères, plutôt que des agressions frontales. Les compos ont gagné en durée, n’hésitant parfois pas à franchir la barre des dix minutes au garrot, témoin l’introductif 'A Luz Ofuscante De Verdade', offrant aux musiciens l’espace pour tricoter un maillage aussi languissant que torturé. Même quand le canevas se resserre, le tempo avance au ralenti, la trame mitée par d’indicibles crevasses, à l’image de 'Caos No Meu Sangue' dont la vélocité fielleuse est freinée par de cyclopéens coups de boutoir. Si les guitares tissent une toile vénéneuse dont les fils obsédants nous engluent ('Miséria'), le chant écorché de Devasth demeure la clé de voûte de cet édifice menaçant aux allures de mausolée démesuré dont les arêtes tranchantes se découpent dans une nuit opaque et sans étoiles. Bien qu’il s’essouffle lors d’une fin de parcours jonchée de titres dont on ne retient pas grand-chose ('Mundo Das Sombras, Sob o Véu Da Ignorancia') en dépit d’une architecture viciée, "Excavaetio Lux Veritatis" s’impose comme l’œuvre la plus aboutie de ses créateurs, cérémonie rituelle qui épouse les courbes tourmentées d’un labyrinthe noueux, creusé dans les arcanes telluriques de la terre, quand bien même l’ensemble ne peut cacher une certaine prétention à laquelle d’aucuns préféreront la simplicité brute de ses prédécesseurs… (10/01/2018)
3/5
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