21 mars 2018

CinéZone | Cy Endfield - Train d'enfer (1957)




Sous ses dehors de film noir où des camionneurs s'affrontent dans une compétition effrénée et meurtrière, Train d'enfer témoigne de la mutation, à l'instar des Criminels (Joseph Losey - 1960) ou de Amant et fils (Jack Cardiff - 1960), que connait alors le cinéma britannique qui, tout en respectant certaines conventions se nourrit de plus en plus d'un naturalisme social, annonçant la nouvelle vague anglaise des Karel Reisz et autre Tony Richardson. Ancré dans une Angleterre boueuse et sinistre, le film illustre la condition difficile de ces chauffeurs chargés de transporter du ballast selon un incessant et quotidien va-et-vient parfois au péril de leur vie. Aliénés, ils forment néanmoins une communauté qu'un élément étranger va venir perturber. Interprété par Stanley Baker avec ce mélange de virilité rugueuse et de sensibilité qui lui est propre, on ne sait pas grand chose de ce dernier si ce n'est qu'il sort de prison. Si la première partie du récit nous le montre en train de dompter une de ces mécaniques infernales et de pénétrer cet univers clos et masculin où les femmes sont réduites à une discrète fille de salle et une beauté qui cherche à s'élever de sa condition en séduisant les hommes, très vite Hell Drivers s'articule autour de sa rivalité paroxysmique avec Red, le chef de la bande. Si on peut regretter une critique sociale encore timide et certains personnages et situation caricaturaux, le résultat s'avère brutal et puissant, conduit par Cy Enfield (Zoulou) avec toute la sèche efficacité nécessaire. Il convient enfin de souligner une brillante distribution que peuplent nombre de jeunes comédiens promis à devenir célèbre, de Patrick MacGoohan à Sean Connery en passant par David MacCallum, aux côté d'Herbert Lom et de Peggy Cummins, blonde épicée et sexuelle, immortalisée par Le démon des armes (Joseph H. Lewis - 1950). (Vu le 19/03/2018) ⍖⍖⍖⍖





















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire