10 mars 2018

CinéZone | Allan Dwan - Quatre étranges cavaliers (1954)




Sous couvert d'une série B, Quatre étranges cavaliers est un western extrêmement intéressant, qui prouve qu 'un "petit" film par son budget et sa durée (moins d'une 1h20) peut être grand. Il ouvre pour Allan Dwan le dernier et meilleur chapitre de sa carrière où, associé au producteur Benedict Bogeaus, il enfile westerns (Tornade), polar (Deux rouquines dans la bagarre) et aventures (Les rubis du prince Birman), passés inaperçus à l'époque mais que les cinéphiles chérissent à raison. Malgré ses belles qualités visuelles (nombreux plans séquences, travellings à travers cette petite ville que l'on sent vivre et cette façon de montrer les extérieurs par des fenêtres), Silver Lode séduit avant tout pour son scénario, à la fois classique de par son thème cher au cinéma américain, celui du lynchage (on pense à Furie de Fritz Lang) et son récit "attentiste" basé sur une unité de temps et de lieu (comme dans Le train sifflera trois fois) et pourtant courageux dans sa charge absolument pas voilée du Maccarthysme. Ainsi, le scénariste ne s'embarrasse pas de pincettes ni de prudence, allant jusqu'à donner au méchant le nom du tristement célèbre sénateur, lequel sera d'ailleurs tué par une balle de son propre revolver ayant ricoché sur la cloche de la liberté ! Campé par un Dan Duryea grandiose, on sent pourtant que Mc Carthy n'est que l'allumette capable d'embraser une petite bourgade minée par les préjugés et de réveiller les bas instincts de ses habitants. Ce n'est pas pour rien que Dan Ballard (John Payne, parfait) trouvera de l'aide en une fille de saloon, elle aussi considérée comme le rebut d'une société bien pensante... (le 09/03/2018)
















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