Avant tout réputé pour ses films noirs, tels que Le quatrième homme ou L'affaire de la 99ème rue (tous les deux animés par John Payne), Phil Karlon a également oeuvré dans le western, auquel il a su, quoique dans une moindre mesure, imposer sa griffe, abrupte et aride. Si on pense en premier lieu au Salaire de la violence, le plus connu du lot, Thunderhoof demeure peut-être le plus révélateur de son style. Invisible en France, Sidonis a la bonne idée de l'éditer enfin en DVD sous le titre français L'étalon sauvage. C'est un western insolite non seulement par son rapport à la nature dans son expression désertique, rocailleuse loin du lyrisme d'un John Ford ou de la beauté élégiaque d'un Anthony Mann mais surtout pour les relations entre ses trois personnages. Curieux, il l'est aussi dans sa façon de démarrer son récit sans aucun préliminaire, distillant ensuite par petites touches les informations nécessaires pour comprendre les motivations des protagonistes. La traque du cheval sauvage se double d'une seconde quête, celle de la femme entre le mari qui veut la garder et le Kid qui la veut pour lui. Campés par des comédiens peu connus (hormis Preston Foster), ces "héros" cultivent tous une part d'ombre, ce qui rend poreuse la frontière entre le bon et le méchant, les deux glissant tout à tour de chaque côté... (le 18 octobre 2017) ⍖⍖
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