Si trois (trop) longues années séparaient Whispers Of A Dying Earth et The Rebirth Of I, Ende n'a au contraire pas chômé depuis cette deuxième offrande, entre la scène, une alliance scellée avec Sorcier Des Glaces (Le puits des morts) d'ors et déjà culte et aujourd'hui un troisième méfait baptisé Emën Etan, jargon satanique signifiant "Ici et là". Sans doute, certains regretteront - à tort - que I Lucifera ait mis en sommeil (temporaire) Reverence au profit de cette entité qu'il a fondé en 2010 qui semble désormais pleinement l'occuper et assouvir sa soif d'un art noir ancestral et orthodoxe.
Ce faisant, le groupe se place en héritier d'un passé aussi légendaire que maudit, celui des Légions Noires. La présence de Wlad Drakkstein sur la reprise, en guise de dernier rite, du Under A Carpathian Yoke de Vlad Tepes, que le seigneur vient hanter de sa voix possédée, est à ce titre une façon d'adouber celui qu'il est permis de considérer comme son fils spirituel. Chaque nouveau signe de mort craché par le duo étant supérieur à son devancier, nous attendions beaucoup de Emën Etan qui, autant l'annoncer de suite, ne décevra quiconque. Ses fidèles retrouveront dans cette cérémonie obscure non seulement ce qui rendait déjà fascinants les créations précédentes, à savoir ce black metal pur et noble, enraciné dans une terre froide et drapé d'un suaire sinistre mais aussi bien plus que cela grâce à la magie (noire) d'une inspiration torrentielle dont le vît se dresse dans la nuit, gonflée d'une semence morbide. Plus encore que ses aînés, l'opus se révèle dans son ensemble, équilibré et homogène, fruit d'un travail d'écriture totalement abouti, maîtrisé jusque dans ses moindres détails. Davantage que l'alternance de saillies agressives et de pièces plus atmosphériques, il égrène dix longues compositions, à l'architecture admirable, aussi vénéneuses que sinueuses, qui toutes vibrent d'une force ténébreuse, chapitres successifs d'un récit qui déroule peu à peu ses fils lugubres. Loin d'un agrégat de morceaux mis bout à bout, chaque titre tient ici une place qui lui est propre, participant d'un tout indivisible. Nous pourrions détailler une à une les différents parties, toutes excellentes, de ce retable mais se serait lui ôter une bonne part de sa valeur, de son âme. Le son du glas, le crépitement d'un bûcher et le croassement des corbeaux posent un décor que l'on retrouve tout du long, cadre funèbre qui suinte la sorcellerie et les vices impies. De fait, plus qu'une marche funéraire à travers des paysages solitaires, Emën Etan parvient à distiller une ambiance médiévale, celle d'une époque où l'Occident semble à deux doigts de basculer dans l'Apocalypse, véritable bande-son du Malleus Maleficarum. Guitares grésillantes, claviers brumeux et vocalises écorchées tracent un sombre chemin dans les profondeurs froides d'une forêt peuplée de mystères et de fantômes de temps anciens. Déchaîné et mélancolique, l'album ne faiblit à aucun moment, œuvre de musiciens qui possèdent une vision de leur art dont il incarne la quintessence. Il est pour ses géniteurs un aboutissement. 4/5 (2017) | Facebook
Ce faisant, le groupe se place en héritier d'un passé aussi légendaire que maudit, celui des Légions Noires. La présence de Wlad Drakkstein sur la reprise, en guise de dernier rite, du Under A Carpathian Yoke de Vlad Tepes, que le seigneur vient hanter de sa voix possédée, est à ce titre une façon d'adouber celui qu'il est permis de considérer comme son fils spirituel. Chaque nouveau signe de mort craché par le duo étant supérieur à son devancier, nous attendions beaucoup de Emën Etan qui, autant l'annoncer de suite, ne décevra quiconque. Ses fidèles retrouveront dans cette cérémonie obscure non seulement ce qui rendait déjà fascinants les créations précédentes, à savoir ce black metal pur et noble, enraciné dans une terre froide et drapé d'un suaire sinistre mais aussi bien plus que cela grâce à la magie (noire) d'une inspiration torrentielle dont le vît se dresse dans la nuit, gonflée d'une semence morbide. Plus encore que ses aînés, l'opus se révèle dans son ensemble, équilibré et homogène, fruit d'un travail d'écriture totalement abouti, maîtrisé jusque dans ses moindres détails. Davantage que l'alternance de saillies agressives et de pièces plus atmosphériques, il égrène dix longues compositions, à l'architecture admirable, aussi vénéneuses que sinueuses, qui toutes vibrent d'une force ténébreuse, chapitres successifs d'un récit qui déroule peu à peu ses fils lugubres. Loin d'un agrégat de morceaux mis bout à bout, chaque titre tient ici une place qui lui est propre, participant d'un tout indivisible. Nous pourrions détailler une à une les différents parties, toutes excellentes, de ce retable mais se serait lui ôter une bonne part de sa valeur, de son âme. Le son du glas, le crépitement d'un bûcher et le croassement des corbeaux posent un décor que l'on retrouve tout du long, cadre funèbre qui suinte la sorcellerie et les vices impies. De fait, plus qu'une marche funéraire à travers des paysages solitaires, Emën Etan parvient à distiller une ambiance médiévale, celle d'une époque où l'Occident semble à deux doigts de basculer dans l'Apocalypse, véritable bande-son du Malleus Maleficarum. Guitares grésillantes, claviers brumeux et vocalises écorchées tracent un sombre chemin dans les profondeurs froides d'une forêt peuplée de mystères et de fantômes de temps anciens. Déchaîné et mélancolique, l'album ne faiblit à aucun moment, œuvre de musiciens qui possèdent une vision de leur art dont il incarne la quintessence. Il est pour ses géniteurs un aboutissement. 4/5 (2017) | Facebook
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