7 juin 2017

KröniK | Cataleptic - Foreward (2017)


Avec à son bord deux membres de Solothus, le batteur Juha Karjalainen et le chanteur Sami Iivonen, tous les deux, par ailleurs, guitaristes quand il le faut, sans oublier Harri Hyytiäinen (Dark Elite, Battlelore et beaucoup d'autres encore) à la quatre cordes, on devine que Cataleptic ne fera pas vraiment dans le point de croix avec ses grosses pattes velues. De fait, c'est un doom extrêmement robuste que déflore "Foreward" deuxième effort des Finlandais mais le premier depuis six ans, ce qui explique le statut encore modeste de ce groupe pourtant fondé en 2003 mais demeuré trop avare de sa semence grumeleuse pour avoir creusé de durables stigmates dans notre mémoire.
Ainsi, nombreux sont les doomeux qui le découvriront sans doute avec cet opus aux allures de nouveau départ. Gageons qu'ils ne le regretteront pas. Car, s'il garantit une galette riche en plomb, le pedigree de ses géniteurs assure aussi et surtout une évidente habileté à honorer le genre, couplée à une sincérité qui ne l'est pas moins. Ni traditionnel ni baveux, le doom forgé par Cataleptic ne ressemble en réalité à aucun autre. S'il se vautre avec générosité dans cette lourdeur tellurique qui affole les compteurs Geiger, des sédiments mélodiques tapissent cependant son socle massif ('Ancient Might'), érodé par le chant glaireux d'un Sami Iivonen souffrant d'une trachéite persistante. Bourru et rocailleux, "Foreward" a quelque chose d'une créature gigantesque et mythologique qui fait trembler le sol en marchant, les membres prisonniers d'une gangue de glaise. La durée extrême de ses quatre compos, dont la dernière, 'Disown – Obliterate', s'envole au-delà des vingt minutes au garrot ( !), participe de ce caractère compact en un agrégat épais d'un monolithisme aussi absolu qu'admirable. Ni salvatrice accélération ni éruption de lumière ne sont à espérer de cet album dont l'horizon semble bouché, même si à certains moments, un 'Oath To Power' fait montre d'une timide volonté de briser le carcan de l'inexorabilité, toutefois rapidement refrénée par des spéléologues à l'unisson d'une pesanteur granitique. Corollaire de cette forme râblée qui vibrent sous les coups de boutoir d'une tension rocheuse, l'offrande peut paraître monotone sinon ennuyeuse alors que ce caractère étouffant lui confère au contraire cette dureté sévère ainsi que cette noirceur épaisse qui fait plus qu'affleurer à la surface de ce doom dont les fondations sont profondément enracinées dans les entrailles de la terre. Fort de ce "Foreward" pulsatif et sismique, espérons que Cataleptic continue sur sa lancée... 3.5/5 (2017) | Facebook






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