25 mai 2017

KröniK | Ymir's Blood - S/T (2017)


Le doom finlandais a toujours affectionné le format du power-trio, guitare/basse/batterie, que l'on songe au légendaire et regretté Reverend Bizarre, qui a immortalisé la formule, à Minotauri (lui aussi dans la tombe) ou bien encore à The Wandering Midget, dont on aimerait d'ailleurs bien avoir des nouvelles. Fondé en 2012, Ymir's Blood honore à son tour ce qui est presque une spécialité locale.
Si pour les puristes, ce trio basé à Helsinki ne peut réellement être considéré comme un prêtre de cette chapelle, ses racines mythologiques comme son allégeance à un metal épique et plombé façon Manilla Road dont le groupe de Peter Vicar n'a jamais caché être grand fan, l'arriment, même de manière lointaine, au genre dans sa dimension la plus heavy. Que le batteur (en live) de Sadokist, créature de la nuit vouée au black thrash, trône derrière les fûts ne surprend pas tant que cela, car les deux groupes, quoique très éloignés l'un de l'autre, partagent un penchant identique pour une musique orthodoxe, rocailleuse et imperméable à tous kystes extérieurs. Trois ans après avoir gravé « Blood Of The Ice Giant », les Finlandais remettent le drakkar à la mer et partent à nouveau guerroyer avec un deuxième album qui répond au simple nom de « Ymir's Blood » et qui bénéficie d'une architecture assez curieuse. Ainsi, il s'ouvre sur un 'Unleasher – Beebarian' long de plus de neuf minutes, dont une bonne moitié se révèle instrumentale, manière d'amorcer l'écoute sur une note à la fois majestueuse et minérale. Le groupe y pose le décor, abrasif et mythique. A ce premier segment succède un second, véloce et conquérant, porté par un chant taillé dans la roche. A l'autre bout, une relecture du 'Immigrant Song' de Led Zeppelin, qui avance au ralenti, ferme ce menu au format ramassé. Bien qu'originaire du pays des mille lacs, le trio s'abreuve à la source suédoise, devant un tribut évident à Bathory dont l'ombre plane sur le gigantesque '1589', épopée viking d'une lenteur galvanisante qui aurait pu se glisser sans peine au milieu de « Twilight Of The Gods » ou du diptyque « Nordland ». Le temps d'un 'Origins Of Iron', evil à souhait, l'album plonge dans les ténèbres, poussé par une voix ferrugineuse qui en racle les parois tranchantes tandis que le Valhalla est atteint avec 'Vipuren Wisdom' dont la dernière partie, instrumentale, galope sur les terres du grand hard rock, évoquant même l'énergie furieuse du Rory Gallagher des années 70. Entre heavy épique et doom viking, Ymir's Blood délivre un opus trempé dans le sang et l'acier, brillant d'un lustre noir. 3.5/5 (2017) | Facebook






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