Peu à peu, pierre par pierre, The Great Old Ones érige une montagne hallucinée dont la forme ne sera visible qu'une fois achevée. Suite à "Al Azif" puis "Tekeli-Li", œuvres d'une puissance vertigineuse et d'une noirceur ad hoc, on savait que le groupe ne tarderait plus à devenir plus grand encore qu'il n'est pourtant déjà. Ce qui est désormais chose (très bien) faite avec ce "EOD : A Tale Of Dark Legacy", troisième côté de cet édifice aussi personnel que monstrueux, attendu comme un Graal abyssal par tous ceux qui estiment - à raison donc - que TGOO compte parmi les entités les plus fascinantes du black metal hexagonal contemporain (ou pas).
Soyez-en persuadés, son nom fera date dans l'histoire du genre, de même que cette nouvelle offrande. Depuis ses débuts il y a moins de dix ans, la formation se voue corps et âme (surtout) à rendre hommage à Lovecraft. Si en soi, s'inspirer de l'univers tourmenté du maître de Providence n'a rien d'original, le metal, black ou non, ayant très tôt puisé dans son travail le ténébreux et inépuisable carburant propice à nourrir les images de cauchemar qu'il cherche à matérialiser, il n'en demeure pas moins que les Bordelais réussissent mieux que beaucoup d'autres à donner vie (ou mort) à ce monde souterrain, à exprimer toute la violence sous-jacente qui habite ces récits d'une indicible épouvante. Thématiquement ou musicalement, "EOD" s'inscrit de fait dans la lignée de ses prédécesseurs. Il prend sa source dans la nouvelle baptisée "Le cauchemar d'Innsmouth", qu'il ne se contente pas de simplement revisiter mais en imagine la suite, une séquelle qu'on devine effroyable, périple démentiel où la notion de peur prend tout son sens. Du coup, l'album se doit d'être abordé comme un ensemble indivisible, une histoire dont les titres seraient les chapitres successifs. Passé l'introductif 'Searching For R. Olmstead', 'The Shadow Over Innsmouth' ouvre grandes les portes menant dans les profondeurs terrifiantes d'un royaume que peuplent des créatures venues du fond des âges, source d'effrois millénaires. Comme à son habitude, The Great Old Ones enfante des compositions tentaculaires qui épousent l'architecture démesurée de ces temples qui trônent dans les entrailles de la terre depuis la nuit des temps. Cette écriture puissamment bourgeonnante ouvre les vannes d'un magma halluciné qui se déverse avec une force sismique. D'une structure aussi massive que pulsative, à l'image du grandiose 'The Ritual' que hantent des claviers pétrifiés, chaque piste déroule une trame tumultueuse qui charrie de terrifiantes images, avalées par des fissures béantes. Corollaire de ce pouvoir d'évocation, l'opus se vit autant qu'il s'écoute. Il suffit de fermer les yeux pour être transporté dans ce monde lovecraftien. Le groupe poursuit l'édification de son black metal cyclopéen, bâtissant dans la nuit des formes d'une beauté aussi oppressante que vertigineuse. Ce faisant, il continue de se dépasser et par là-même, de nous surprendre, nous prenant au piège de son art vénéneux. 4/5 (2017) | Facebook
Soyez-en persuadés, son nom fera date dans l'histoire du genre, de même que cette nouvelle offrande. Depuis ses débuts il y a moins de dix ans, la formation se voue corps et âme (surtout) à rendre hommage à Lovecraft. Si en soi, s'inspirer de l'univers tourmenté du maître de Providence n'a rien d'original, le metal, black ou non, ayant très tôt puisé dans son travail le ténébreux et inépuisable carburant propice à nourrir les images de cauchemar qu'il cherche à matérialiser, il n'en demeure pas moins que les Bordelais réussissent mieux que beaucoup d'autres à donner vie (ou mort) à ce monde souterrain, à exprimer toute la violence sous-jacente qui habite ces récits d'une indicible épouvante. Thématiquement ou musicalement, "EOD" s'inscrit de fait dans la lignée de ses prédécesseurs. Il prend sa source dans la nouvelle baptisée "Le cauchemar d'Innsmouth", qu'il ne se contente pas de simplement revisiter mais en imagine la suite, une séquelle qu'on devine effroyable, périple démentiel où la notion de peur prend tout son sens. Du coup, l'album se doit d'être abordé comme un ensemble indivisible, une histoire dont les titres seraient les chapitres successifs. Passé l'introductif 'Searching For R. Olmstead', 'The Shadow Over Innsmouth' ouvre grandes les portes menant dans les profondeurs terrifiantes d'un royaume que peuplent des créatures venues du fond des âges, source d'effrois millénaires. Comme à son habitude, The Great Old Ones enfante des compositions tentaculaires qui épousent l'architecture démesurée de ces temples qui trônent dans les entrailles de la terre depuis la nuit des temps. Cette écriture puissamment bourgeonnante ouvre les vannes d'un magma halluciné qui se déverse avec une force sismique. D'une structure aussi massive que pulsative, à l'image du grandiose 'The Ritual' que hantent des claviers pétrifiés, chaque piste déroule une trame tumultueuse qui charrie de terrifiantes images, avalées par des fissures béantes. Corollaire de ce pouvoir d'évocation, l'opus se vit autant qu'il s'écoute. Il suffit de fermer les yeux pour être transporté dans ce monde lovecraftien. Le groupe poursuit l'édification de son black metal cyclopéen, bâtissant dans la nuit des formes d'une beauté aussi oppressante que vertigineuse. Ce faisant, il continue de se dépasser et par là-même, de nous surprendre, nous prenant au piège de son art vénéneux. 4/5 (2017) | Facebook
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