Nonobstant les réussites successives de "Illusion's Play" et, dans une moindre mesure, du résurrectionnel et néanmoins sombrement magique "Monotony Fields" qui onze ans plus tard devait sceller le retour discographique des Finlandais après un long tunnel que seules quelques miettes (la compilation éponyme, le EP "Written In My Scars" et le maigre split avec Before The Rain) ont jonché, on ne dira pourtant jamais assez combien Shape Of Despair a perdu de sa force d'évocation et de son mystère en levant peu à peu le voile sur l'identité de ses créateurs et en devenant finalement une entité (presque) comme les autres, lui qui au départ entretenait au contraire une épaisse brume qui l'enveloppait au point de laisser croire que des fantômes plus que des êtres vivants le guidaient.
En déterrant aujourd'hui "Alone In The Mist", son unique démo gravée en 1998 alors qu'il se nommait encore Raven, le groupe poursuit d'une certaine manière ce travail de démythification entamé à partir de son troisième opus. Jusque-là encore jamais publiée, cette ébauche bénéficiait de fait d'une aura mystérieuse, trésor fantasmé que l'on croyait - et espérait - condamné à demeurer éternellement inaccessible, perdu au fond des limbes. Sans lui ôter sa dimension culte, sa découverte rend en définitive plus palpable encore ce qui justement ne l'était pas. Du coup, les compositions qui le hantent ayant toutes fini par être révélées au public, soit en peuplant l'originel "Shades Of..." ('Down Into The Stream', Woundheir'...), soit en émaillant le menu de "Shape Of Despair" (2005), somme qui agrégeait déjà des titres restés inédits ('To Adorn'), la valeur de "Alone In The Mist" se révèle dès lors plus historique que musicale, cette démo pouvant à juste titre être considérée, sinon comme l'acte de naissance du funeral doom, les travaux précurseurs de Unholy et de Therghoton l'ayant précédé, au moins comme une étape matricielle dans l'évolution d'un genre encore en gestation et dans lequel le groupe va enrichir d'une palette plus ambient et spectrale encore. En cela et bien que son contenu soit donc connu, ce brouillon nous offre l'occasion précieuse de nous replonger dans cet univers nocturne à la fois glacial et mortuaire quoique nimbé d'une beauté blafarde, que peignaient avec des couleurs brumeuses les Finlandais, alors à l'aube de leur carrière et loin d'imaginer l'influence que leur travaux auraient quelques années plus tard. Sans le savoir, ils venaient de jeter les bases d'un style où les contours granitiques du doom s'effacent, gommés par un suaire lugubre et boisé. Objet mercantile ou nouveau signe de vie d'un groupe enfin bien décidé à poursuivre son œuvre même en fouillant son passé, "Alone In The Mist" est donc à prendre pour ce qu'il est, avant tout un morceau d'histoire à réserver aux plus fidèles de Shape Of Despair. 3/5 (2017) | Facebook
En déterrant aujourd'hui "Alone In The Mist", son unique démo gravée en 1998 alors qu'il se nommait encore Raven, le groupe poursuit d'une certaine manière ce travail de démythification entamé à partir de son troisième opus. Jusque-là encore jamais publiée, cette ébauche bénéficiait de fait d'une aura mystérieuse, trésor fantasmé que l'on croyait - et espérait - condamné à demeurer éternellement inaccessible, perdu au fond des limbes. Sans lui ôter sa dimension culte, sa découverte rend en définitive plus palpable encore ce qui justement ne l'était pas. Du coup, les compositions qui le hantent ayant toutes fini par être révélées au public, soit en peuplant l'originel "Shades Of..." ('Down Into The Stream', Woundheir'...), soit en émaillant le menu de "Shape Of Despair" (2005), somme qui agrégeait déjà des titres restés inédits ('To Adorn'), la valeur de "Alone In The Mist" se révèle dès lors plus historique que musicale, cette démo pouvant à juste titre être considérée, sinon comme l'acte de naissance du funeral doom, les travaux précurseurs de Unholy et de Therghoton l'ayant précédé, au moins comme une étape matricielle dans l'évolution d'un genre encore en gestation et dans lequel le groupe va enrichir d'une palette plus ambient et spectrale encore. En cela et bien que son contenu soit donc connu, ce brouillon nous offre l'occasion précieuse de nous replonger dans cet univers nocturne à la fois glacial et mortuaire quoique nimbé d'une beauté blafarde, que peignaient avec des couleurs brumeuses les Finlandais, alors à l'aube de leur carrière et loin d'imaginer l'influence que leur travaux auraient quelques années plus tard. Sans le savoir, ils venaient de jeter les bases d'un style où les contours granitiques du doom s'effacent, gommés par un suaire lugubre et boisé. Objet mercantile ou nouveau signe de vie d'un groupe enfin bien décidé à poursuivre son œuvre même en fouillant son passé, "Alone In The Mist" est donc à prendre pour ce qu'il est, avant tout un morceau d'histoire à réserver aux plus fidèles de Shape Of Despair. 3/5 (2017) | Facebook
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