22 février 2016

Sargeist | Let The Devil In (2010)


Malgré - ou à cause, c'est selon - la présence à son bord de mercenaires de l'art noir issus du creuset finlandais (Horna, Behexen...), Sargeist reste avant toute chose un groupe à splits (on en compte six depuis 2002, dont le petit dernier en compagnie de Drowning The Light, ne remonte qu'à quelques mois) et autres hosties secondaires. De fait, cinq ans après Disciple Of The Heinous Path, Let The Devil In était tout de même attendu par nombre d'inconditionnels du Black Metal à la finlandaise sinon comme le messie au moins comme un sérieux rejeton du diable. Las, ce troisième méfait ne se révèle pas vraiment à la hauteur des attentes. Non pas qu'il s'agisse d'un mauvais disque, eu égard au métier de Shatraug (guitare), cela aurait été surprenant, mais seulement d'un effort quelconque, ce qui n'est guère pardonnable non plus. Trop mélodiques et suivant une recette par trop éprouvée ("A Spell To Awaken The Temple" par exemple), ces dix tranches de boyaux sont d'une fadeur incroyable. L'électro-encéphalogramme désespérément plat, hormis le temps de "Burning Voice Of Adoration", de quelques passages élevant un peu "From Black Coffin Lair" ou bien encore le plus reptilien "Nocturnal Revelation", Let The Devil In s'écoute sans passion ni folie. Professionnel, le groupe s'exécute, livre un produit solide, bien fait, (trop) propre sur lui, sans réel temps mort mais sans aucune surprise non plus. L'aura occulte et noire mise en jachère, Sargeist n'est plus qu'une horde comme les autres, ni meilleure ni pire alors qu'elle possède le potentiel pour être bien davantage que cela. Mais entre Horna, Mortualia, Finnentum et bien d'autres encore, Shatraug se retrouve sans doute les bourses à sec, vide d'une semence obscure qui habite pourtant la plupart de ses autres projets. Toutefois, Let The Devil In demeure un honnête disque de Black Metal grand public, audience à laquelle il est clairement destiné. Mais est-ce que c'est vraiment ce que désire Sargeist ? Il est permis d'en douter... (2011)


                                     

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