12 janvier 2016

Hexenjäger | Hexenjäger (2015)


Nous avons envie de dire du bien de cette rondelle (malheureusement) numérique. Pourquoi cela. Pour de nombreuses raisons en fait. Parce que 'Hexenjäger' est la démo éponyme et séminale d'un jeune prêtre du même nom qu'il convient d'encourager, comme toutes premières fois. Parce que ce groupe qui nous vient de Saint-Nazaire fait dans le Doom, genre dont les prêches ne sont de toute façon jamais vraiment mauvaises. Certes, cette chapelle est à la mode, trop sans doute, nombreux sont ceux qui s'y engouffrent mais le Doom n'est pas un style comme les autres ; plus que de la simple musique, c'est un sacerdoce. Et une question de foi surtout. Nous l'avons et ces gars là aussi. Parce que proposer des préliminaires qui semblent s'être échappées des films de morts-vivants de Amando de Ossorio (les connaisseurs comprendront et apprécieront) est forcément un signe de bon goût ! Voilà. Ceci dit, Hexenjäger risque pourtant d'en faire fuir plus d'un, grâce – ou à cause, c'est selon – d'un premier titre (sur deux au total !) long de vingt minutes au jus, exercice casse-gueule s'il en est car plus facile de rater qu'à réussir. Si un certain monolithisme n'est pas évité mais après tout c'est aussi le genre qui veut cela, le groupe ne s'en sort finalement pas si mal car il parvient à tisser une ambiance pesamment occulte. Cérémonie incantatoire, ce pavé éponyme est comme prisonnier d'une terre rocailleuse. Le tempo est tellement plombé que le batteur a le temps d'aller pisser entre deux coups de caisse claire cependant que le chant d'une sentencieuse monotonie est le fil d'Ariane menant aux enfers. D'une chiantise absolue pour certains mais d'une sombre solennité pour les autres, 'Hexenjäger' a quelque chose d'un interminable rituel en apnée, bloc pétrifié s'enfonçant peu à peu au fond d'un puits sans fin. Lui succède en un fondu sinistre le plus court – comprendre, moins de dix minutes au garrot – 'Murk', un peu plus nerveux, ce qui est très relatif. Le groupe louche alors vers le Black Sabbath enfumé et surtout son héritier direct, le défunt Cathedral. En définitive, s'il serait exagéré de faire de ce nouveau venu une indispensable découverte, reconnaissons que le potentiel est là, généreux et sympathique bien qu'encore un peu impersonnel, ce que les années et l'expérience corrigeront à coup sûr. (2015)



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