Formé en 1992, est-il encore utile de présenter
Abigail, horde barbare venue du Japon ? On espère que non. Sa discographie
bordélique ne cesse de s'enrichir ( ?), accumulant les splits et autres
live par palettes entières, entre de rares albums longue durée. Black Thrash
crasseux sentant bon la bière et le stupre, son style est immuable, indélébile.
Cela pourrait être lassant, d'autant plus que Yasuyuki Suzuki et Youhei reproduisent aussi plus ou
moins la même bouillie avec Barbatos, à quelques nuances ( ?) près. Et pourtant
non, c'est toujours la bifle assurée car il y a à chaque fois cette espèce
d'énergie primitive et survoltée qui emporte tout. Dernier exemple en date avec
cette rondelle voyant les Japonais s'accoupler avec les Américains de
Shitfucker, promesse annoncée d'une bonne vieille saillie sans vaseline. Dont
acte. Chacun des deux groupes se fend de deux crachats. Abigail ouvre le bal
avec l'éponyme et très poétique 'Bloody Your Lovely Pussy' (tout un
programme !). Ejaculateurs précoces, les vétérans envoyent la purée en
moins de trois minutes. Speed mais néanmoins mélodique, malgré cette voix de
canard constipé. Quant à 'Power Of The Demon', il est fait de ce même bois
survitaminé, animé toutefois par un chant clair qui surprend à défaut
d'emporter l'adhésion, Suzuki se montrant plus à l'aise avec les cris façon
dégueulis. Bon, tout cela ne vas très loin mais que pouvons-nous espérer
d'autre de sa part que cette décharge frénétique ? Rien et c'est tant mieux car sinon
Abigail ne serait plus vraiment Abigail. Composé de membres d'Acid Witch,
Shitfucker dégueule un black rapide qui carbure au punk, sans prétention mais
sans génie non plus. Après une
période de disette, le groupe semble vouloir se réveiller, témoin cette
rondelle ainsi qu'une autre partagée avec Midnight. 'Black Mold ' est sauvé de
l'ennui par une dernier partie plus lourde et rampante tandis que 'Under The
Influence (Of Satan)' file très vite, chaotique et déglingué mais ne retient
guère l'attention et encore moins l'intérêt. Bref on attendait mieux de la part
des Américains que ces deux assauts mal branlés. N'est pas Nekrofilth qui veut. Publié
chez le vénérable Hells Heabangers, ce split vient surtout confirmer que les Japonais
n'ont toujours pas besoin de Viagra, ce qui est une bonne nouvelle. (2015)
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