21 janvier 2015

Krönik | Ius Talionis - Eleutheromania (2014)



Derrière l'attirail de foire à base de corpsepaint, mines patibulaires et cartouchière de rigueur, que ces Allemands se sentent obligés d'afficher, on est tout heureux (façon de parler) de découvrir un groupe plus intéressant qu'il n'y parait de prime abord. Le fait qu'on repère parmi ses rangs le guitariste de Grimoire de Occulte, entité des plus hermétiques errant aux confins d'un drone abyssal et d'un death doom affreusement malsain, était pourtant un indice précieux quant à la valeur, certes modeste, du projet dont "Eleutheromania" est le premier souffle de mort. Ceci étant, les deux groupes ne nouent aucun lien, si ce n'est peut-être un goût identique pour les ténèbres et un occultisme obscur. Ius Thalionis, c'est donc du Black Metal, froid et tranchant avec en sus, ces traits grisâtres sinon austères propre à l'art noir germanique. Demo quatre titres, l'objet couvre tout de même plus d'une demi heure de musique. Deux d'entre eux dépassent la barre des dix minutes, durée qui sonne comme la promesse de longues et dépressives ruminations. S'il ne respire bien entendu pas la joie de vivre, "Eleutheromania" n'est pas une corde de plus pour suicidaire en mal de spleen mais une offrande tortueuse qui serpente à travers des terres désolées. Bien que ne rechignant pas à serrer le frein à main, les Teutons aiment aussi foncer à la vitesse d'un cheval au galop ('Das Antlilz Des Krieges'). Or ce sont bien les tempos reptiliens qui ont notre préférence et qui leur conviennent davantage, témoin ce 'Irrlicht' long de  14 minutes passionnantes qui, placé en ouverture augurait d'un art d'une vicieuse lancinance qu'il n'est en réalité pas vraiment ou pas seulement. Le plus court 'Im Angesicht Des Todes' emporte également l'adhésion grâce à ses lignes aussi compulsives qu'hypnotiques. Dommage que le titre terminal et éponyme s'étire un peu inutilement, anesthésiant quelque peu les bonnes idées qui le traversent. Malgré un chant sans grande imagination, Ius Thalionis se révèle être en définitive un jeune serviteur du malin plutôt prometteur, potentiel qu'un premier album à la prise de son plus massive, devrait par la suite confirmer... (cT2014)


Black Metal | 36:45 | Auto-production





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