7 novembre 2011

Svarti Loghin - Sea Of Green (2011)


Il n'a beau être qu'un EP (la demie-heure n'est pas loin cependant), acoustique à fortiori, il n'en demeure pas moins que Sea Of Green ne fait que confirmer un virage franchement pysché et seventies, déjà plus que sensible sur Drifting Through The Void mais qui à l'époque de Empty World se coulait avant tout dans le moule d'un Black atmosphérique et automnal prédominant. Exerice de style peut-être, cette trentaine de minutes voient donc Svarti Loghin déserté les rivages noirs dont sont issus tous ses membres (Död, Eldrit...). 

Vierges d'une quelconque saturation ou de lignes vocales écorchées, balises auxquelles l'amateur de l'art noir aurait souhaité se raccrocher, ses cinq pièces qui ne peuvent masquer une certaine froideur, celle de ces forêts sepentrionales qui les nourissent de leur humus,  se promènent sur des terres colorées d'un psychédélisme boiser où les Suédois, s'il se font visiblement plaisir et ne déméritent pas, n'échappent cependant pas à tout à fait à un ennui poli. 

On pense un peu à certains titres du Black Sabbath originel (comme sur "Transparent" par exemple, référence que confirmait déjà la reprise du "Planet Caravan", présente sur Drifting Through The Void), la lourdeur en moins et les arpèges forestiers en plus. Le son est chaud, organique, le chant clair, moins hésitant que sur le disque précédent, les guitares, sèches et grattant des mottes de terres recouvertes d'un tapi de feuilles en feu. Encadré par deux pistes instrumentales, dont la première, "Cloud Man", est d'une jolie délicatesse de touches, Sea Of Green vaut surtout pour son morceau éponyme, tranquille et progressif et pour "Celestial Bound In Cosmic Infinity", soit les deux compositions les plus longues, format qui permet aux Suédois d'installer une ambiance presque contemplative. 

Symathique mais somme toute assez anecdotique également, Sea Of Green annoncera-t-il pour ses auteurs le deuil d'un Black Metal qui n'était pourtant pas sans distiller un charme certain sur Empty World ou n'est-il qu'une pause expérimentale ? Car, au final, en dépit du plaisir que l'on peut éprouver à l'écoute de ce modeste effort, on préférait lorsque Svarti Loghin cultivait ses racines noires, auxquelles ils mêlaient des touches psyché, plutôt que l'inverse...




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