11 novembre 2011

LIVE REPORT : Aluk Todolo (20/10/11)

Cela faisait longtemps que je n'avais plus mis les pieds à la Miroiterie, ancien squat légendaire à l'ambiance unique dont la froideur de cette nuit d'octobre m'a même pas réussi en en altérer le caractère chaleureux.  5€, du vin ou de la bière pas chers, du merchandise à profusion et surtout de la bonne zique.

Tête d'affiche, si on peut dire, de cette soirée, Monarch ! ne m'a jamais vraiment intéressé et, autant l'annoncer d'entrée, je me suis barré après quelques minutes de leur set. Non, c'est la présence d'Aluk Todolo qui m'a fait sortir de ma tannière (fait rarissime), entité culte découverte au fond d'une cave à Bagnolet (le Pixi) presque deux ans auparavant. 

Accessoirement, Huata n'était pas mon plus pour rien dans ce pèlerinage rue de Menilmontant. Ce mélange de Stoner Doom sabbathien et d'occultisme de série Z espagnole, entendu sur le EP Open The Gates Of Shambhala, pouvait faire son petit effet. Las, la faute à un charisme aux abonnés absents et à une incapacité à éviter le ridicule qu'un accoutrement à base de robe de bure imposait presque (n'est pas Sunn O))) qui veut), les Français ne m'ont pas convaincu. Désolé. Ils ont encore tout à apprendre d'un Aluk Todolo qui parvient avec très peu (une simple ampoule accrochée au kit de la batterie) à installer une atmosphère obscure et malsaine.


Inclassable, le trio a déroulé un art qui n'appartient qu'à lui et qu'aucune étiquette ne semble suffisemment juste pour le décrire. Black, Doom, Krautrock, pourquoi pas ?  C'est surtout incroyablement tordu.... Et beau. Car oui, j'ose l'affirmer, la musique vierge de chant d'Aluk Todolo est belle, à sa manière épurée et hypnotique. Et comme il y a deux ans, c'est la claque dans la gueule, celle qui vous jette ensuite sur le stand de merch' pour rafler la totale, jusqu'aux lointaines miettes ! Le groupe imprime un tempo halluciné, chaque instrument (guitare, basse et batterie) tenant clairement son rôle, quand bien les regards (et les oreilles) sont souvent braqués sur Antoine, batteur métronomique, et surtout Shantidas, guitariste habité dont le jeu gronde d'une puissance insondable. Prenant toute sa démesure en live, l'art façonné par Aluk Todolo possède la rare capacité à s'engouffrer dans les veines pour ne plus les quitter ensuite, au point de vous hanter très longtemps après que les dernières notes se soient éteintes...




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