Les étiquettes, c'est chiant. Ca vous met un nom dessus pour pas qu'on puisse vous confondre avec le copain. Et puis ça gratte. Prenez le post-rock. Voilà une appellation d'origine contrôlée qui ne veut strictement rien dire qui rassemble aussi bien des Neurosis que des Pelican dans le même sac.
Long Distance Calling fait paraît-il du post-rock instrumental. Bien. Pourquoi pas ? Mais à y écouter d'un peu plus près, n'a-t-on pas affaire finalement à une forme d'expression moderne du rock progressif des pères fondateurs ? Des titres longs, ambiancés et stratosphériques, de la technique, de la beauté et une émotion souterraine. Bref, ces Allemands sont sans doute plus proches d'un Pink Floyd, d'un Porcupine Tree que du Hardcore dont le post-rock est souvent un enfant bâtard. Et Avoid The Light, leur seconde échappée, est un chef-d'oeuvre absolu, à vous tirer des larmes.
S'il est parfois propulsé par des riffs bien épais comme la semence masculine après plusieurs jours d'abstinence ("Black Paper Planes", "I Know You, Stanley Milgram !"), leur rock a avant tout quelque chose d'une piste de décollage vers un ciel chargé de nuages. Néanmoins ceux-ci n'annoncent pourtant jamais une tempête à venir. De fait, cet album repose sur une grande fluidité, dépourvu de césures rythmiques, de moments de colère, ce qui ne l'empêche pas de suinter une mélancolie touchante et une certaine fébrilité, dont Jonas Renkse se fait l'acteur sur le poignant "The Nearing Grave", unique piste non instrumentale que le chanteur de Katatonia entraîne forcément, tant sa voie est reconnaissable entre mille et porteuse d'une grande tristesse, dans les caveaux de son port d'attache habituel (on pense notamment à Last Fair Deal Gone Down).
Soulignées par des claviers aux accents très progressifs et drapés dans la patine des seventies ( "Sundown Highway", "I Know You, Stanley Milgram !", dont l'intro n'est d'ailleurs pas sans évoquer, d'une manière lointaine certes, le "Shine On Your Crazy Diamond" de Pink Floyd), les guitares, belles et hypnotiques, constituent la colonne vertébrale de ces six morceaux souvent longs (deux d'entre eux franchissent la barre des dix minutes), vigies désespérée que l'on suit, envoûté, cependant que la batterie, pleine de rondeur, ancre le tout dans un socle mouvant.
Ces titres sont des voyages atmosphériques, percés par de multiples passages, (un peu) énervés par moment, beaux à en pleurer toujours, qui se délient, coulent sans heurts ni rupture pour former un maëlstrom aérien.
Pas très original peut-être, mais Long Distance Calling sait faire parler l'émotion plutôt que l'innovation à tout prix et c'est pour cette raison que Avoid The Light est si réussi, à l'image du monumental "Apparitions" , lourd et feutré à la fois qui, à lui seul, justifie son acquisition, torrent tout en progression écrit à l'encre du désespoir ou de ce "Nearing The Grave", qui semble miné par une faute que l'on ne peut pardonné.
Ce disque prend aux tripes tout simplement. Post rock ? Si ça vous chante ! Progressif ? Aussi. Superbe ? Complètement ! Une gemme grise à conserver comme un secret.
Long Distance Calling fait paraît-il du post-rock instrumental. Bien. Pourquoi pas ? Mais à y écouter d'un peu plus près, n'a-t-on pas affaire finalement à une forme d'expression moderne du rock progressif des pères fondateurs ? Des titres longs, ambiancés et stratosphériques, de la technique, de la beauté et une émotion souterraine. Bref, ces Allemands sont sans doute plus proches d'un Pink Floyd, d'un Porcupine Tree que du Hardcore dont le post-rock est souvent un enfant bâtard. Et Avoid The Light, leur seconde échappée, est un chef-d'oeuvre absolu, à vous tirer des larmes.
S'il est parfois propulsé par des riffs bien épais comme la semence masculine après plusieurs jours d'abstinence ("Black Paper Planes", "I Know You, Stanley Milgram !"), leur rock a avant tout quelque chose d'une piste de décollage vers un ciel chargé de nuages. Néanmoins ceux-ci n'annoncent pourtant jamais une tempête à venir. De fait, cet album repose sur une grande fluidité, dépourvu de césures rythmiques, de moments de colère, ce qui ne l'empêche pas de suinter une mélancolie touchante et une certaine fébrilité, dont Jonas Renkse se fait l'acteur sur le poignant "The Nearing Grave", unique piste non instrumentale que le chanteur de Katatonia entraîne forcément, tant sa voie est reconnaissable entre mille et porteuse d'une grande tristesse, dans les caveaux de son port d'attache habituel (on pense notamment à Last Fair Deal Gone Down).
Soulignées par des claviers aux accents très progressifs et drapés dans la patine des seventies ( "Sundown Highway", "I Know You, Stanley Milgram !", dont l'intro n'est d'ailleurs pas sans évoquer, d'une manière lointaine certes, le "Shine On Your Crazy Diamond" de Pink Floyd), les guitares, belles et hypnotiques, constituent la colonne vertébrale de ces six morceaux souvent longs (deux d'entre eux franchissent la barre des dix minutes), vigies désespérée que l'on suit, envoûté, cependant que la batterie, pleine de rondeur, ancre le tout dans un socle mouvant.
Ces titres sont des voyages atmosphériques, percés par de multiples passages, (un peu) énervés par moment, beaux à en pleurer toujours, qui se délient, coulent sans heurts ni rupture pour former un maëlstrom aérien.
Pas très original peut-être, mais Long Distance Calling sait faire parler l'émotion plutôt que l'innovation à tout prix et c'est pour cette raison que Avoid The Light est si réussi, à l'image du monumental "Apparitions" , lourd et feutré à la fois qui, à lui seul, justifie son acquisition, torrent tout en progression écrit à l'encre du désespoir ou de ce "Nearing The Grave", qui semble miné par une faute que l'on ne peut pardonné.
Ce disque prend aux tripes tout simplement. Post rock ? Si ça vous chante ! Progressif ? Aussi. Superbe ? Complètement ! Une gemme grise à conserver comme un secret.
TRACKLISTING
- Apparitions /12.17
- Black Paper Planes / 7.17
- 359 / 7.55
- I Know You, Stanley Milgram ! / 10.26
- The Nearing Grave / 7.48
- Sundown Highway / 9.11
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