Il est loin le temps où les albums entièrement instrumentaux étaient l’apanage des groupes de rock progressif. Il est loin aussi le temps où Karma To Burn se voyait obliger par son label de l’époque (Roadrunner, pour ne pas le nommer) de faire appel à un chanteur lors de l'enregistrement de son disque éponyme pourtant originellement conçu pour être instrumental. Depuis le succès du post-rock et de formations telles que Capricorns, Pelican, Red Sparrowes ou Russian Circles, on ne compte plus les aventuriers du son ayant décidé de mettre le chant au fond d’un placard fermé doublement à clé.
EndName vient donc compléter cette chapelle en forgeant une musique au confluent de plusieurs genres : post rock, stoner, doom, sludge… Soit les divers et complémentaires facettes d’un même édifice dont les arcanes s’enfoncent dans un substrat fait de chapes de plomb et de mélancolie souterraine. Avec "Dreams Of A Cyclops", premier jalon longue durée de leur carrière, les Russes procèdent à l’érection d’un art dont l’absence de lignes vocales ne vient jamais en grever la réussite ni émousser un intérêt qui ne débande à aucun moment.
Recouvertes d’une croûte sonore assez épaisse et crue, ces longues compositions, dont trois d'entre elles figuraient déjà au menu du EP "Disassociation", creusent des crevasses à la fois granitiques, sévères et hypnotiques ("Inception"). Aidés par une rythmique de pachydermes, les deux guitaristes, dont le jeu est coulé dans le marbre, entament de profondes excavations. Si quelques nappes de claviers lui permettent d’étendre quelques fois un voile plus atmosphérique ("North" et surtout l’étrange et hermétique "Dissolution"); si une beauté minérale et grise affleure parfois à la surface (le magnifique "Beyond The Scope"), EndName est avant tout l’artisan d’une sorte de doom évolutif ultra pesant et caverneux ("Eclipse", dont il faut souligner le travail sur les percussions).
Mais loin du monolithisme souvent de mise dans ce genre, ces titres déroulent une architecture plus complexe qu’il n’y parait de prime abord. Le terminal "Dissociation" en est la parfaite illustration, avec ses préliminaires qui n’enclenchent jamais la seconde, et ses riffs pataugeant dans le mazout, avant qu’accélérations fiévreuses et coups de scalpel quasi black métal viennent polluer, perturber, une ligne tout sauf droite.
Une excellente découverte en définitive de la part d'un quatuor à suivre donc de très près. Avec un son plus puissant, qui respire davantage, celui-ci pourrait vraiment faire mal à l'avenir, d'autant plus que l'on devine tout du long, la procréation d'un univers des plus personnels. (cT2010)
EndName vient donc compléter cette chapelle en forgeant une musique au confluent de plusieurs genres : post rock, stoner, doom, sludge… Soit les divers et complémentaires facettes d’un même édifice dont les arcanes s’enfoncent dans un substrat fait de chapes de plomb et de mélancolie souterraine. Avec "Dreams Of A Cyclops", premier jalon longue durée de leur carrière, les Russes procèdent à l’érection d’un art dont l’absence de lignes vocales ne vient jamais en grever la réussite ni émousser un intérêt qui ne débande à aucun moment.
Recouvertes d’une croûte sonore assez épaisse et crue, ces longues compositions, dont trois d'entre elles figuraient déjà au menu du EP "Disassociation", creusent des crevasses à la fois granitiques, sévères et hypnotiques ("Inception"). Aidés par une rythmique de pachydermes, les deux guitaristes, dont le jeu est coulé dans le marbre, entament de profondes excavations. Si quelques nappes de claviers lui permettent d’étendre quelques fois un voile plus atmosphérique ("North" et surtout l’étrange et hermétique "Dissolution"); si une beauté minérale et grise affleure parfois à la surface (le magnifique "Beyond The Scope"), EndName est avant tout l’artisan d’une sorte de doom évolutif ultra pesant et caverneux ("Eclipse", dont il faut souligner le travail sur les percussions).
Mais loin du monolithisme souvent de mise dans ce genre, ces titres déroulent une architecture plus complexe qu’il n’y parait de prime abord. Le terminal "Dissociation" en est la parfaite illustration, avec ses préliminaires qui n’enclenchent jamais la seconde, et ses riffs pataugeant dans le mazout, avant qu’accélérations fiévreuses et coups de scalpel quasi black métal viennent polluer, perturber, une ligne tout sauf droite.
Une excellente découverte en définitive de la part d'un quatuor à suivre donc de très près. Avec un son plus puissant, qui respire davantage, celui-ci pourrait vraiment faire mal à l'avenir, d'autant plus que l'on devine tout du long, la procréation d'un univers des plus personnels. (cT2010)
TRACKLISTING
- Inception 07:16
- North 08:40
- Eclipse 13:50
- Beyond The Scope 06:36
- Dissolution 07:28
- Dissociation 10:45
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