Bien qu'il soit signé Jackie Bastide, Ourasi, le roi fainéant est surtout le film de Homeric, narrateur d'un texte inspiré de son propre livre du même nom. A travers flashbacks et interviews de ceux qui l'ont accompagné à différents moments de sa vie, ce documentaire cherche à percer l'énigme de ce cheval mythique, ceint du titre de plus grand trotteur de tous les temps, à la fois indolent à l'entrainement mais dominateur lors des derniers mètres de courses qu'il prenait comme un jeu. La réponse aux questions que sa personnalité charismatique et son destin hors du commun soulèvent réside peut-être dans l'amour que certaines personnes ont nourri pour cet équidé légendaire. Amour de l'auteur pour ce cheval qui reste la passion de sa vie. Amour de Rachel Teissier pour qui Ourasi était comme l'amant rêvé. Amour toujours de Jean-René Gougeon et de Philippe Renouf, son driver et son lad, éternellement liés aux exploits de ce sombre alezan.
Amour enfin de Oliver qui a bichonné le roi une fois à la retraite au haras de Gruchy et qui regrette de ne pas avoir été au commande du sulky durant ces fabuleuses années 80. Concentré sur sa carrière de trotteur que résument ses courses les plus célèbres (les Prix d'Amérique, le prix René Ballière de 1986 ou le combat américain contre Mack Lobell), le film est souvent bouleversant, quand Gougeon ne peut retenir une larme au terme du quatrième prix d'Amérique en 1990 ou lors des retrouvailles entre Rachel et l'amour de sa vie dont on croit tout d'abord qu'il ne la reconnait pas mais qui ne l'a en réalité jamais oubliée. D'aucuns affirment qu'Ourasi était plus qu'un simple cheval. La vision de cet hommage ne peut que leur donner raison. En voyant ces images, empreintes de nostalgie, on comprend cette ferveur, cet engouement autour de ce crack entré dans l'histoire avec un grand H. (vu le 02.03.2019)
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