Signé chez Oaken Shield, sous-division d’Adipocère, activiste bien connu des aficionados, Malleus Maleficarum, basé à La Rochelle, fait partie de ces hordes impies prêchant dans la chapelle du metal noir et Des bibles, des hymnes, des icônes… est sa deuxième hostie. Elève appliqué, le trio déverse sa haine par l’entremise d’un black furieux d’obédience norvégienne, souvent rapide (« La chambre des souillures »), mais qui sait aussi prendre sa respiration pour mieux tout atomiser sur son sillage la minute suivante (« Neurasthenia », « Ignorance enivrante », les meilleurs salves du reste), un black qui respecte les invariants d’un genre désormais ultra codifié, plus dans la forme (visuel en noir et gris, corpsepaints de rigueur, chants écorchés et hystériques qui n’est parfois pas sans évoquer celui de l’école dark allemande à la Bethlehem / Deinonychus , ambiances mortuaires et suicidaires, guitares dissonantes, batterie façon Lapin Duracel…) que dans le fond d’ailleurs.
On touche là de fait la principale singularité d’un groupe qui sinon se confondrait avec le tout venant extrême. En optant pour des paroles en français et qui ne se contentent pas de ressasser les sempiternels messages anti-chrétiens et l’allégeance aux forces des Ténèbres, mais au contraire qui opèrent comme un cri de souffrance, de haine, de désespoir et d’agonie, sentiments formant les pivots de la misérable vie humaine, Malleus Maleficarum démontre qu’il mérite davantage d’attention que celle que l’on a bien voulu lui accorder jusque là. Alors, certes Des bibles, des hymnes, des icônes… est loin d’être un chef-d’œuvre, mais il est émaillé de suffisamment d’idées, de passages réussis, comme sur « Interlude », d’une suintante mélancolie, pour faire de son auteur un groupe à suivre, surtout si à l’avenir il décide de soigner les atmosphères de décrépitude, comme il le fait durant les moments les plus étouffants, les plus lents, plutôt que les agressions sonores qui ne lui permettent alors évidemment pas (ou peu) de se distinguer de ses concurrents. (21.10.2007) ⍖⍖
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