13 avril 2023

CinéZone | Compton Bennett & Andrew Marton - Les mines du roi Salomon (1950)




Le fameux roman de Rider Haggard a fait l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques : en 1937 par Robert Stevenson, en 1958 par Kurt Neumann ou en 1985 par Jack Lee Thompson avec Richard Chamberlain, Sharon Stone et Herbet Lom. Mais c’est bien la version due à Compton Bennett (La dynastie des Forsyte) et Andrew Marton qui demeure la plus réussie. Et la plus célèbre également. Déjà, Les mines du roi Salomon mouture 1950 force le respect par le souci d’authenticité qui l’anime. Ici pas de brousse reconstituée en studio, pas de blancs peints en noir pour figurer les indigènes non plus. Le film se déroule dans de vrais paysages africains dont on peut admirer la diversité à la manière d’un catalogue. Ainsi, il met en scène de véritables tribus et les scènes avec les animaux, impressionnantes, convoquent de nombreuses espèces sauvages. Classique, l’histoire est solidement conduite par les deux réalisateurs qui se partagent les séquences, Bennett étant plus à l’aise avec les moments intimistes et Marton, l’un des meilleurs techniciens de seconde équipe (la course de chars de Ben-Hur, c’est lui), assure les passages les plus spectaculaires. 

Les deux acteurs en tête de distribution se révèlent parfait dans leur rôle respectif. Stewart Granger campe avec charme et conviction le guide aventurier et viril. Le film est d’ailleurs le point de départ d’une décennie fastueuse pour le comédien qui enchaînera des œuvres aussi importantes que Scaramouche (1952) de George Sidney, Le prisonnier de Zenda (1952) de Richard Thorpe, Les contrebandiers de Moonfleet (1955) de Fritz Lang ou bien encore La dernière chasse (1956) de Richard Brooks. Beau palmarès ! Quant à la toujours distinguée et très anglaise Deborah Kerr, elle compose un personnage tout à fait charmant d’épouse à la recherche de son mari peu à l’aise dans un monde si éloigné de ce qu’elle connaît Beauté un peu froide, elle n’est peut être pas aussi sensuelle que les actrices hollywoodiennes comme Virginia Mayo ou Marilyn Monroe, pour ne citer que deux d’entre elles parmi les plus voluptueuses mais elle dégage une sensibilité et une humanité qui lui confère un éclat simple et original. Il faut noter qu’elle retrouvera Stewart Granger dans Le prisonnier de Zenda, preuve supplémentaire que ce couple de cinéma fonctionne à merveille. Parsemé de scènes impressionnantes, Les mines du roi Salomon reste un des – si ce n’est le – classiques du film d’aventures africaines. Souvent copié, jamais égalé. Un modèle dans son genre. (24.01.2022) ⍖⍖⍖



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire