5 mars 2023

KröniK | Lord Belial - Unholy Crusade (1999)




Lord Belial fait partie de ces hordes dont on connaît le nom et peuvent au moins prétendre avoir été là depuis le début (ou presque). Sa naissance en 1992 durant l’âge d’or du Black Metal en atteste. Pour autant, le groupe n’est pas encore parvenu à s’imposer sur l’échiquier du genre. Unholy Crusade est sa troisième hostie impie après Kiss The Goat et Enter The Moonlight Gate, et elle ne devrait pas bouleverser l’ordre des choses. Lord Belial y délivre comme à l’accoutumée un black à la suédoise gentiment satanique où priment toujours la mélodie et l’efficacité pour ne pas dire la rapidité au détriment des atmosphères et de l’aura noir qui bien souvent drape les seigneurs des ombres norvégiens. Les mecs ont biberonné du Dissection et cela s’entend (un peu trop), surtout quand ils se lancent dans des tirades bien heavy metal (« Lord Of Evil Spirits ») ou lorsqu’ils enfourchent des mids tempo ravageurs (« War Of Hate »). 

Ces emprunts ne sont du reste pas désagréables mais témoignent de l’incapacité des Scandinaves à esquisser une vraie personnalité. Moins brutal que Marduk, moins génial que l’entité menée par Jon Nödtveidt, Lord Belial, pis-aller du meilleur de la scène extrême suédoise,  fait donc ce qu’il peut. Mais ce n’est pas une raison pour bouder ce Unholy Crusade d’honnête facture, qui alterne agressions sans vaseline (« Unholy Crusade », « Bleed On The Cross ») et titres épiques (« Death Is The Gate », « Divide Et Impera ») d’une manière par trop automatique. Plaisant donc mais ne cherchez pas une once d’originalité ou de prise de risque, qu’il s’agisse du chant, dégueulé comme tant d’autres ou du grain des guitares qui sonne 100 % suédois, vous n’en trouverez pas ! Ne parlons même pas des (rares) interventions d’une voix féminine qui, si elles fonctionnent, semblent bien stéréotypées. Le prochain disque sera peut-être le bon… (28.10.2007) ⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire