Réalisé en 1969 par Shin Sang-Ok, figure majeure du cinéma coréen des années 60 et 70, A Thousand Year-Old Fox est présenté comme un récit épique et fantastique. Il est vrai qu'il s'enracine dans l'histoire lointaine et médiévale du pays, sous la dynastie de Silla, période où la péninsule est unie sous un seul royaume entre les VIIe et Xe siècle. Mais Cheonnyeon Ho réussit pourtant mieux en tant que récit tragique d'un amour fou qu'en tant qu'œuvre de fantasy. Une reine convoite un de ses généraux dont elle expédie la femme en exil. En chemin, celle-ci est attaquée par des brigands qui tuent son bébé et dont elle échappe en se jetant dans un lac hanté. Elle se retrouve alors possédée par l'esprit d'un renard maléfique.
A ce premier segment prometteur aux accents visuels presque gothiques, succède malheureusement une partie centrale qui baisse en intensité, attachée aux méfaits de la jeune femme devenue folle mais s'achève en apothéose émotionnelle, peinture de l'amour fou qui survit même à la mort. Drapées dans un écrin neigeux, les dernières scènes, sublimes, témoignent de la fidélité éternelle liant le militaire à sa femme. Ainsi, après l'avoir tuée pour la délivrer de la possession, il s'assoit par terre, emmitouflé au bord de sa sépulture. Les saisons passent et nous découvrons, la rudesse de l'hiver chassée par les premiers rayons du printemps, qu'il est finalement mort ; il ne reste de lui qu'un squelette... D'une beauté plastique et dramatique à couper le souffle, cette conclusion compense la maladresse et le ridicule qui parfois embarrassent ce film plutôt représentatif d'un certain cinéma coréen des années 60. (vu le 01.01.2022) ⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire