Metteur en scène emblématique du western américain, John Ford replonge avec L’homme tranquille dans ses racines irlandaises. Son film est une merveille d’humour, tissant un récit simple mais toujours juste. Dans un pittoresque village irlandais, régi par tout un ensemble de règles et de coutumes, John Wayne doit affronter la volcanique Maureen O’Hara, qui symbolise bien la complexité des rapports amoureux, ainsi que le truculent et imposant Victor McLaglen. Cela aboutit à l’une des bagarres les plus célèbres (et les plus longues) de l’histoire du cinéma, qui voit les deux solides gaillards se battre à travers tout le village, dans le foin ou dans un bistrot, tout y passe. Comme souvent, ce genre d’affrontement viril marquera la naissance d’une profonde amitié. Il s’agit évidemment de la scène d’anthologie du film qui en inspirera bien d’autres, notamment la bagarre achevant le Ca va cogner de Clint Eastwood. L’homme tranquille est une comédie savoureuse et rafraîchissante , un océan de joie et de bon humeur, un enchantement de tous les instants.
C’est un film qui fait tout simplement du bien ! Aidé par un troupe de comédiens tous épatants et d’un naturel confondant, parmi lesquels, nous croisons des habitués de l’univers fordien, tels John Wayne bien sûr mais aussi Maureen O’Hara, Victor McLaglen et Ward Bond. John Ford en profite pour égratigner avec gentillesse et bienveillance la religion, qu’il s’agisse des catholiques ou des protestants. Il offre de l’Irlande, avec ses charmantes coutumes et ses verdoyants paysages, une vision attachante empreinte d’une poésie bucolique et d’une beauté tranquille. C’est une véritable lettre d’amour pour ce pays si cher au coeur du cinéaste doublé d’un appel à une Irlande en paix, débarrassée des querelles qui l’ensanglantent depuis trop longtemps. Dans ce cadre enchanteur, John Wayne démontre qu’il n’est pas seulement à l’aise sur un cheval au milieu de Monument Valley. Le monde contemporain, même si ce village semble presque hors du temps, lui convient également. Ses rapports avec les femmes sont comme toujours quelque peu problématiques mais pas de la même manière que chez Howard Hawks (dans Rio Bravo notamment) où il apparaît plus bourru. Plus tard, John Ford tournera une œuvre un peu similaire, dans un cadre tout aussi paradisiaque bien que totalement différent : La taverne de l’Irlandais (1963)… (vu le 02.01.2022) ⍖⍖⍖⍖
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