16 mars 2023

CinéZone | Fernando Di Leo - Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock (1971)




La Bestia  Uccide A Sangue Freddo a été exploité sous de multiples titres alternatifs : Slaugther Hotel, Cold Blooded Beast ou La clinique sanglante. En France, il a été baptisé Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock de manière racoleuse car le film ne noue évidemment aucun lien avec les classiques de Riccardo Freda, L'effroyable secret du Dr. Hitchcock (1962) et Le spectre du professeur Hitchcock (1963). Point de docteur Hitchcock donc mais par contre les insatisfaites poupées érotiques s'avèrent quant à elles bien présentes. Au point de voir glisser le métrage franchement vers de l'érotisme mâtiné de giallo plutôt que l'inverse. Dans le sillage du succès des premiers essais de Dario Argento, L'oiseau au plumage de cristal (1970) ou Le chat à neuf queues, la plupart des artisans du bis italien s'engouffrent dans la fente. Fernando Di Leo n'y échappe pas mais il semble n'avoir rien à foutre du suspense qu'il est censé distiller. L'inquiétant Klaus Kinski n'est là que pour aiguiller le spectateur vers la (fausse) piste du docteur fou tandis que la découverte de l'invraisemblable identité du tueur est expédiée comme si tout l'équipe était contrainte de boucler le tournage au bout d'une douzaine de jours. 

Pourtant malgré la faiblesse du scénario, La clinique sanglante finit par envoûter, ce qu'il doit autant à l'architecture de cette clinique isolée dans la campagne italienne et dont les intérieurs ont un air tenace de déjà-vu ailleurs qu'à la mise en scène tarabiscoté de Di Leo qui multiplie les cadrages bizarres et les focales pour créer un climat malsain. Sans oublier surtout son érotisme exacerbé, saphique ou solitaire, qui voit le réalisateur s'attarder longuement sur  les corps dénudés de ses actrice à l'intimité pilleuse et sur des plans de masturbations féminines dignes d'un porno pur jus. Les désirables Moica Strebel et Rosalba Neri ont-elles mêmes exécuté ces séances d'onanisme ? Le mystère demeure (pour la seconde surtout) mais on a envie de croire qu'il ne s'agit pas d'inserts... Pour toutes ces raisons, Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock exsude une atmosphère pesante et dépravée qui ensorcelle mais ne suffit pas faire de lui un incontournable du giallo dont il offre une expression franchement épicée. Li Deo n'en tournera d'ailleurs pas d'autres, lui préférant le polar urbain (Milan Calibre 9, Le boss) quand bien même le choquant Avere Vent'anni (1978) démontrera que le sexe n'est définitivement pas pour lui déplaire... (1971) ⍖⍖



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