19 février 2023

KröniK | Liquid Tension Experiment - I (1998)




Même si cela ne saute pas forcément aux oreilles, tant le niveau technique atteint a de quoi faire exploser tous les compteurs, mais ce premier essai de Liquid Tension Experiment a avant tout été envisagé par ses géniteurs comme un joujou pour se faire plaisir, comme un laboratoire où sont abolies toutes formes de barrière, de chaînes, d’entraves. Liberté est donc le mot qui a présidé à sa réalisation. Mais, Liquid Tension Experiment, qu'est-ce que c'est ? Il s’agit d’un super groupe réunissant les deux éminences grises de Dream Theater, leader incontesté de la scène metal progressive que l’on ne présente plus, Mike Portnoy (batterie) et John Petrucci (guitare), ainsi que le bassiste Tony Levin, connu pour ses participations chez King Crimson notamment, et le claviériste Jordan Rudess (ex-Dixie Dregs). Ces quatre lascars se sont enfermés dans un studio durant quelques jours et ont accouché de ce monstre affolant de virtuosité. Ceux que le progressif horripile, devraient certainement se pincer le nez à l’écoute de ce pavé numérique de haute volée car il synthétise tout ce que représente le genre, du moins pour ceux qui le dédaignent : 100 % instrumental, des morceaux interminables, de la démonstration technique à tous les étages… Pour simplifier, on pense à Ozric Tentacles, la fumette psychédélique en moins, le metal en plus. 

Pourtant, LTE (pour les intimes) réussit l’exploit à ne jamais ennuyer. Ces créations sont passionnantes à suivre. L’épreuve de feu débute sur les chapeaux de roue avec l’énorme « Paradigm Shift », magnifique et rapide, illuminé par des duels guitare / clavier vertigineux, et au final beau comme à en chialer. Entre deux curiosités, world et ethnique (« Osmosis), fusion ou jazzy (« The Stretch », « Chris And Kevin… ») sur lesquelles la basse fretless du père Levin fait merveille, on a droit à de furieuses pulsations à même de vous scotcher au mur : « Kindred Spirits », « Freedom Of Speech » et « Universal Mind », tandis que le gros morceau de l’album reste ce titre indescriptible aux allures de jam, de près de 30 minutes, qui achève l’écoute. Segmenté en 5 parties, « Three Minute Warning » a quelque chose d’un voyage, tour à tour planant comme le vol d’un oiseau, lourd et plombé, déroutant et majestueux. Guidé par la liberté la plus infinie, ce pavé vous entraîne très haut vers des sphères inconnues. Gigantesque mais à déconseiller toutefois aux moins ouverts d’entre vous. Il est à l’image de cette offrande, brillant et aventureux. D’ors et déjà un classique du genre ! (04.11.2007) ⍖⍖⍖⍖

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