Les années 70 apparaissent aujourd’hui comme une époque frappée du sceau de la liberté notamment sur le plan artistique, une époque révolue durant laquelle des fous furieux s’armaient d’une caméra et filmaient un peu n’importe quoi mais non sans talent. Paul Bartel, issu de l’écurie de Roger Corman, pond en 1975 un véritable ovni cinématographique comme personne n’en a jamais vu alors : La course à la mort de l’an 2000, un film un peu fou, tourné sans beaucoup de moyens mais qui compense cette faiblesse par la grande inventivité dont il fait preuve tout au long de l’histoire. Chaque année a lieu la grande course transcontinentale dont le but est de tuer le plus de personne possible sur la route. Mais un groupuscule organise la résistance et chercher à saboter la course. Ca ressemble à un fourre-tout, mélangeant allégrement le futur (l’an 2000 !) avec des jeux qui semblent tout droit sortis de la Rome antique (un mythe tenace comme le montre aussi le Rollberball de Norman Jewison) et où les personnages sont affublés de patronyme pour le moins évocateur tels que Frankenstein ou Calamity Jane ! Ici, on se permet tout. Pas de tabous. Ca fait du bien.
Avec un humour noir dévastateur qui ne fait pas de quartier, les participants de la course écrasent tout ce qui marche ou qui rampe, surtout les bébés et les vieux, cela rapporte plus de points ! Une des pilotes est une nostalgiques du IIIème Reich et porte fièrement une croix gammée sur son casque. Il faut oser. Mais la morale est sauve car elle ne terminera pas la course vivante. Le film ne manque pas non plus de cynisme comme le montre la scène où David Carradine, au lieu de bousiller des vieillards en fauteuil roulant (c’est le jour de l’euthanasie), préfère écrabouiller les infirmières qui les ont placés au milieu de la route ! Malgré tout, La course à la mort de l’an 2000 n’est pas à sous-estimer. Bartel, en bon disciple du maître Corman, filme ce scénario délirant comme tout bon spécialiste de séries B, avec décontraction et efficacité. Les poursuites en voitures sont, à ce titre, de vraies perles, parfaitement mises en scène. Ce type de séquences rugissantes semble d’ailleurs être une des constantes du réalisateur à qui l’on doit aussi Cannonball (à ne pas confondre avec L’équipée du Cannonball de Hal Needham). Enfin ce film culte permet de remarquer un quasi inconnu, Sylvester Stallone, qui explosera l’année suivante grâce à Rocky et de goûter aux charmes de Simone Griffieth et Mary Woronov. Il va sans dire que le remake Course à la mort (2008) et ses succédanés ne présentent aucun intérêt tandis que la suite tardive encore produite par Corman, La course à la mort 2050 (2017) avec un Malcolm McDowell toujours prompt à cachetonner, ne se veut guère plus utile. (vu le 19.12.2021) ⍖⍖⍖
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