28 février 2023

CinéZone | Michael Findlay - A Thousand Pleasures (1968)




On peut être un réalisateur fauché et avoir des idées, comme cela était le cas de Michael Findlay qui, avec sa femme Roberta, sont à l'origine d'une œuvre aujourd'hui culte où l'érotisme - voire même la pornographie - trempe dans le bizarre, le malsain et le franchement glauque. Tourné en noir et blanc avec des dialogues post synchronisés, A Thousand Pleasures démarre comme un petit film d'horreur crapoteux. Michael Findlay se donne le rôle d'un mari qui assassine sa mégère de femme. Son cadavre planqué dans le coffre, il accueille ensuite dans sa voiture deux auto-stoppeuses. Quoique lesbiennes, l'une des deux lui pratique une fellation alors qu'il conduit, sillonnant des paysages boueux et blafards. Tout du long, le réalisateur oppose ainsi des extérieurs très réalistes, d'une sinistre froideur, à des intérieurs plus irréels, installant alors le récit dans une folie surréaliste. 

Dans la maison isolée où l'assassin se retrouve prisonnier des deux gouines, la caméra expérimentale de Findlay aussi bien inspirée de Nouvelle Vague que de Kenneth Anger, chasse un spectacle de plus en plus barré. On y découvre une femme réduite à l'état de bébé qui suce... son pouce, se lance dans un exercice auto-érotique en se collant contre un miroir avant de se masturber avec une bougie. On la retrouve plus tard en train de téter les mamelles d'une des lesbiennes tandis que la seconde la fouette jusqu'au sang. Les longues séquences saphiques et la mise à mort de l'homme font de A Thousand Pleasures une bobine éminemment féministe en même temps qu'elle divulgue les obsessions sexuelles de son auteur. Habillé de très belles images, le film déroute et sombre progressivement dans la démence la plus totale dévidant une trame de plus en plus déconstruite. Etrange et fascinant à tout le moins. (vu le 29.12.2021) ⍖⍖


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