Sans doute moins connu que les Umberto Lenzi, Joe d'Amato et autre Lucio Fulci, Mario Siciliano n'est pas moins représentatif de ces artisans du bis italien de la grande époque, touchant à peu près à tous les genres au gré des modes. D'abord producteur (Les colts de la violence de Alberto Cardone), scénariste (Baroud à Beyrouth pour F.B.I. 505 de Manfred Köhler), il passe à la mise en scène en 1969 à l'occasion des 7 bérets rouges. Suivront westerns (Django ne prie pas, Dépêche-toi Sartana, je m'appelle Trinita), film historique (Le lion de Saint-Petersbourg), polar (Eroticolfollia), guerre (Ecorchés vifs) et enfin érotisme (Attenti A Quelle Due... Ninfomani) qu'il besogne sous divers pseudos (Marlon Sirko le plus souvent, Lee Castle quand il tâte de la fesse). Edité dans la collection que Artus Films consacre au cinéma de guerre italien (Cinq pour l'enfer, Deux salopards en enfer...), son galop d'essai dévoile un savoir-faire inodore mais efficace. A l'instar de ses confrères, Siciliano pioche dans les succès anglo-saxons. Le titre évoque Les 7 mercenaires (1960) de John Sturges et Les bérets rouges (1953) de Terence Young, son sujet, Les douze salopards (1967) de Robert Aldrich et son cadre, Le dernier train du Katanga (1968) de Jack Cardiff.
Son intérêt réside moins dans son scénario aussi mince qu'une feuille de papier à cigarette ou dans ses personnages taillés à la machette que dans une action plutôt burnée, une distribution solide qui convoque quelques sales gueules familières du bis européen (Ivan Rassimov, magnétique comme toujours, Kirk Morris, Sieghardt Rupp...) et surtout une atmosphère crapoteuse qui plonge Les 7 bérets rouges dans le baquet du mondo et du film de cannibales. A ce titre, son ouverture d'une complaisance nauséeuse augure d'un spectacle brutal dont l'intensité malsaine s'émoussera malheureusement par la suite et ce malgré quelques massacres crasseux à souhait. Poissé d'un racisme colonialiste, le métrage distribue pourtant le rôle le plus sympathique à un noir tandis que les femmes se révèlent étonnamment bien représentées dans un genre où elles se font généralement rares, échappant qui plus est au simple accessoire de chair à violer. Pamela Tudor distille d'ailleurs une présence singulière au milieu de ces rivalités masculines. Film sympa à défaut d'être totalement abouti mais que rehausse une belle partition tribale de Gianni Marchetti, Les 7 bérets rouges connaîtra un certain succès, incitant Siciliano à poursuivre dans cette voie guerrière avec Les sept de Marsa Matruh (1970) qui réunira à nouveau Ivan Rassimov et Kirk Morris. (vu le 25.12.2021) ⍖⍖
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