Alors qu'il prépare déjà le successeur de Winterized qu'on espère voir ramoner nos cages à miel l'été prochain, Seum crache aujourd'hui un EP trois titres. Blueberry Cash - c'est son nom - annonce-t-il la teneur de cette future deuxième saillie ? Nous l'ignorons. Au contraire, peut-on le considérer comme la dernière et tardive secousse libérée par le premier méfait longue durée des Canadiens ? Oui. Mais non. Explications. Comme le trio l'explique, deux des pistes remplissant cette nouvelle (petite) galette ont été gravées durant les sessions d'enregistrement de Winterized mais remisées au fond d'un tiroir car elles collaient mal à l'ensemble. Eu égard à leur insolente qualité, il eut été dommage qu'elles terminent à la benne. Raison pour laquelle le groupe leur offre maintenant le fourreau qu'elles méritent. Maigre bestiole, évidemment, Blueberry Cash n'en demeure donc pas moins hautement jouissif. Cela est tout aussi évident. Car, outre le fait qu'une édition vinyle ultra limitée et la création d'une luxueuse blueberry box pour fumeurs (mais pas que) en garnissent la sortie, la chose dresse cette turgescence à la fois lourde et épaisse, brutale et râpeuse à laquelle les Québécois sont coutumiers.
'Blueberry Cash' et 'John Flag' n'auraient sans doute pas pu se faufiler dans le menu déballé par Winterized mais ils restent quand même du Seum pur jus dont on identifie aisément la grosse pate velue avec ces vocalises biberonnées au Destop, cette basse grumeleuse, cette batterie façon enclume. Et tout simplement cette énergie aux relents frelatés d'acide. A peine gratterons-nous des remugles vaguement psyché sur le premier titre voire plus remuants sinon rock'n'roll sur le second, ce qui les distinguent (un peu) de ce que régurgitent d'ordinaire les Canadiens. Une reprise du 'Hairy Muff' de Lord Humungus, premier groupe du chanteur Gaspard Carrey, complète ces deux morceaux qu'elle écrase du haut de ses plus de sept minutes au garrot. Seum en livre une lecture à sa sauce, plus viciée, plus âpre et assurément moins fuzzy quoique toute aussi orgasmique. Davantage qu'une petite rondelle pour faire patienter, Blueberry Cash se révèle indispensable, bûche gorgée d'une amertume psychédélique, dévoilant une autre facette des Québécois, plus complémentaire que réellement différente. (16.03.2022 | LHN) ⍖⍖
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