23 janvier 2023

KröniK | Druid Lord - Relics Of The Dead (2022)




Alors qu'il macère dans les boyaux depuis une bonne douzaine d'années, Druid Lord ne régurgite aujourd'hui que son troisième album, longtemps occupé à s'accoupler avec d'autres spéléologues du même acabit que lui tels que Wooden Stake ou Skeletal Spectre. Après deux petits 45 tours aux relents cultes (Druid Death Cult puis Baron Blood) édités par le non moins culte et malheureusement endormi Doomentia Records, les Américains ont finalement offert il y a quatre ans un tardif successeur au séminal Hymns For The Wicked. Et depuis ce Grotesque Offerings de bonne mémoire, nous étions nombreux à guetter leur retour. Les voilà donc enfin pousser à nouveau pour la porte du caveau avec un Relics Of The Dead évidemment fidèle à leur death doom aussi rocailleux que rétrograde. Ainsi, Druid Lord fait partie de ces groupes que vous ne surprendrez jamais en flagrant délit d'émancipation. A leur décharge, le genre ne se prête pas vraiment aux velléités évolutives. Sans (mauvaises) surprises, le quatuor s'abîme dans une panse ultra pesante, morbide et grumeleuse, comme il se doit. Le son est primitif, les mélodies souvent avortées ('Monarch Macabre'), les guitares, biberonnées au UK Doom, accordées plus bas que terre ('Mangled As the Hideous Feed') et le tout baigne dans un jus délicieusement cryptique. 

En dépit de quelques baveuses accélérations, comme celle perforant 'Immolated Into Ashes', ce troisième glaviot des Ricains demeure englué dans une lenteur bourrue puant la charogne, cendreuse et pestilentielle tout ensemble. Avec toujours en sus cette noirceur patibulaire qui doit en définitive plus au death metal qu'au doom à proprement parler, alluvions macabres tapissant le fond de ces plaintes pétrifiées aux traits cadavériques. Amorce sinistre et sévèrement caverneuse, le titre éponyme pose d'emblée le décor funèbre d'un opus encroûté par une lèpre putride. En peu plus de sept minutes, la messe (des morts) est dite, durée qui suffit largement à Druid Lord pour réveiller une armée de zombies. Le reste est à l'avenant, qui patauge dans les mêmes viscères, de 'Thirteen Days Of Death' qui gicle de brutales éruptions de pus aux remugles quasi thrash à 'Festering Tombs', procession abyssale qui évoque le spectre du référentiel Winter dans son engourdissement vicié. Chanteur et bassiste, Tony Blakk fissure la terre d'un gouffre aux exhalaisons d'outre-tombe, faisant trembler les parois d'une tombe millénaire qui abrite la dépouille d'un roi cruel. Que dire d'autre au sujet de ce Relics Of The Dead, tertre d'un death doom robuste, la forme primaire, le fond sépulcral. C'est lourd, c'est lent, c'est costaud. C'est bon. Du pur death doom, rudimentaire et authentique, funeste et doloriste. (28.03.2022 | LHN) ⍖⍖

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