Nicolas Gessner compte parmi ses réalisateurs à la carrière hésitante dont on a du mal à cerner une ligne directrice, pouvant aussi bien signer une comédie au ton sixties (La blonde de Pékin avec Mireille Darc), un thriller psychologique où s'affrontent Charles Bronson et Anthony Perkins (Quelqu'un derrière la porte) ou un film d'aventures plombé par le cabotinage de Tony Curtis (Deux affreux sur le sable) sans toutefois jamais fournir un travail ni personnel ni vraiment convaincant. L'humour semble néanmoins l'attirer, davantage que l'action ou le suspense. En cela 12 + 1 trouve toute sa place au sein de sa modeste filmographie mais n'en fait pas pour autant une franche réussite. Bien au contraire. Cette énième adaptation des Douze chaises, roman de Ilya Ilf et Eugène Petro dont il partage la paternité avec Luciano Lucignami, se révèle même franchement laborieuse, grosse farce franco-italienne qui ne trouve jamais le bon ton ni le bon le style, souffrant comme beaucoup d'autres productions européennes de la même époque d'une absence d'identité forte.
Comment autant de grands acteurs (Vittoria Gassman, Orson Welles, Vittorio De Sica) ont-il pu se compromettre dans un tel ratage ? De ce burlesque frelaté ne s'extrait que Sharon Tate, radieuse et piquante dont on admire pour la dernière fois le charme fou avec une pensée émue, sachant que la secte de Charles Manson nous privera de sa beauté couplée à une présence talentueuse, peu après la fin du tournage dans les conditions atroces que l'on sait... La folie fait d'ailleurs cruellement défaut à ce 12 + 1 aussi pénible que bordélique dont on se désintéresse très vite, embarrassé qui plus est par des comédiens qui semblent à ne pas jouer tous dans le même film ! Bref, à voir uniquement pour la trop tôt disparue Sharon Tate. (vu le 18.12.2021) ⍖
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