Ce lundi 12 décembre 2022, nous apprenions le décès à l'âge de 70 ans de Manuel Göttsching, survenu huit jours plus tôt. Quand on s'intéresse aux travaux de Klaus Schulze (parti lui aussi cette année), on finit par tomber sur Ash Ra Tempel et donc sur Manuel Göttsching, artiste visionnaire et incarnation du guitar hero progressif, le manche dressé vers les étoiles et le cosmos. Il explore les facettes les plus stellaires et éthérées de la six-cordes (Inventions For Electic Guitar), puis celles, toutes aussi infinies, offertes par les synthétiseurs et la musique électronique (Correlations) et accouche en 1984 de E2-E4, coup de folie, coup de génie, soit une seule et unique piste de presque 60 minutes, joyeusement répétitive, qui ondule, oscille au son d'un séquencer hypnotique et de sa guitare pointilliste. Après ça, l'Allemand pouvait mourir, ce qu'il fit donc trente-huit ans plus tard, le temps notamment de collaborer de nouveau avec Klaus Schulze à l'occasion du gigantesque In Blue (1995). Quel dommage de l'avoir raté lorsqu'il joua à Paris en 2010 à la Villette...
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