9 décembre 2022

KröniK | Led Zeppelin - IV (1971)




Tout a été dit sur ce quatrième album des Anglais, connu aussi sous le nom Four Symbols. A l’instar du Abbey Road des Beatles, il existe tout un chapelet de légendes qui l’entoure telle une aura mystérieuse. Joconde du hard rock, Led Zeppelin IV a, il est vrai, fait beaucoup pour le mythe noir que draine le Dirigeable, sur son imagerie ésotérique, ce qui n’est pas pour déplaire au guitariste Jimmy Page, féru, on le sait, d’occultisme. Mais concentrons-nous plutôt sur la musique, quand bien même un album est un tout, ce que le groupe, tout comme les quatre de Liverpool avant eux, a parfaitement assimilé. C’est sans doute là que réside la différence avec ses rivaux Deep Purple et Black Sabbath… Tout a été dit donc sur ce disque, probablement le meilleur du lot car le plus achevé, le plus abouti. Ce qui frappe du reste, c’est la grande cohérence qui lie les quatre premières offrandes du Zeppelin, quand bien même la troisième cuvée reste un peu à part, cette même façon de commencer sur les chapeaux de roues (ici avec l’explosif « Black Dog »), cet art toujours intact d’écrire un titre bouleversant (le monumental « Stairway To Heaven », majestueuse montée en puissance, qui reprend le socle des « Babe, I’m Gonna Leave You » et « Since I’ve Been Loving You », mais en le portant à son paroxysme), ces mêmes déambulations pleines de finesse et empruntes de fébrilité (le très beau « The Battle Of Evermore », l’acoustique et diaphane « Going To California »), cette façon d’enfanter des enclumes plombées (« Rock ‘n’ Roll », «When The Levee Breaks »). 

Tout a été dit donc sur cette osmose peu commune entre quatre fortes personnalités, ici au sommet de leur créativité. Inutile de fait de refaire une fois de plus le panégyrique du chanteur Robert Plant, de Page, du bassiste et organiste John Paul Jones et du batteur John Bonham. Inutile aussi de décortiquer l’ensemble des huit compositions qui architecturent Led Zep IV, chacune atteignant une quasi perfection, une forme d’équilibre, de pureté, fruit d’une alchimie obscure ; comme si le groupe, sorcier moderne, avait trouvé la recette du nombre d’or appliqué à la musique. Tout a été dit, mais cet album n’a certainement pas encore dévoilé toutes ses arcanes… Plus qu’un disque, un univers en soi. (le 18 novembre 2007) ⍖⍖⍖⍖

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