2 décembre 2022

KröniK | Leaves' Eyes - Vinland Saga (2005)




Alors que ses anciens compagnons, qui – il est bon de le rappeler – l’ont éjecté de Theatre Of Tragedy comme une mal propre, semblent toujours dans un état comateux et ce, en dépit, de l’intronisation de la chanteuse de The Crest, la charmante Nell, Liv Kristine, elle, ne chôme pas et donne l’impression de profiter de cette liberté forcée comme si demain ne devait pas exister. La preuve, après un premier essai remarqué gravé l’an passé, la voilà déjà de retour avec sous le bras une nouvelle galette de Leaves’ Eyes, son groupe dans lequel on retrouve aussi son mari, Alexander Krull, accompagné des musiciens de son Atrocity. Et ce n’est pas tout, la jeune femme vient également de signer un contrat avec le prestigieux label indépendant Roadrunner, pour publier un album solo ! Mais revenons à ce Vinland Saga en tout point supérieur à son prédécesseur car là où Lovelorn pouvait paraître parfois un peu mièvre, ce nouvel opus, traversé d’un souffle épique majestueux, se pare d’oripeaux nordiques de toute beauté. Plus épanouie que jamais, Liv caresse de son chant cristallin cette collection de chansons, véritable hommage à sa mère patrie. 


Puissantes, froides,  accrocheuses ou posées et assez courtes, elles sont bâties autour de sa voix de petite fille, appuyée sur des riffs bien lourds, tandis que quelques grognements de gargouilles viennent de temps à autres contrebalancer cette candeur quasi virginale (« Solemn Sea » ou « New Found Land », par exemple). De discrètes touches symphoniques, enfin, soulignent la grandeur, la magnificence de paysages naturels demeurés intacts. Tous les titres font mouche, notamment la triplette d’ouverture, absolument imparables : « Vinland Saga », « Farewell Proud Men » et « Elegy ». Ils ont justement quelque chose de poèmes élégiaques qui en disent plus long sur les légendes scandinaves que tous les livres d’histoire. L’aérien « Amhran » et le doucereux « Mourning Tree » et ses délicates touches acoustiques illustrent admirablement la capacité de cet album à nous faire voyager dans ces enivrantes contrées éternelles et mythologiques. Fjords, terres glaciales, et drakkars se voient miraculeusement matérialisés. Parasité par aucun temps morts (mention spéciale pour le superbe « Misseri »), Vinland Saga émerveille tout du long et n’est pas dénué d’une certaine forme d’émotions, véhiculées bien souvent par le chant angélique de Liv Kristine, comme sur le très beau murmure final, « Ankomst », aux paroles en norvégiens. Probablement l’œuvre la plus achevée, la plus personnelle aussi, à laquelle la jeune femme ait participé depuis ses débuts avec un Theatre Of Tragedy, qui a bien du souci à se faire s’il veut reconquérir sa place dans le cœur des fans… (23 novembre 2007) ⍖⍖⍖

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