28 décembre 2022

CinéZone | Terence Young - De la part des copains (1970)




Après avoir enquillé les seconds rôles durant plus de quinze ans, Charles Bronson part tenter sa chance en Europe à la fin des années 60. Adieu l'ami (1968) de Jean Herman et bien entendu Il était une fois dans l'Ouest (1969) de Sergio Leone font enfin de lui une star. S'ouvre alors la période la plus faste de sa carrière qui le voit multiplier les collaborations avec Michael Winner (Le flingueur, Un justicier dans la ville...), Tom Gries (L'évadé, Le solitaire de Fort Humbolt), Jack Lee Thompson (Monsieur St. Ives, Le justicier de minuit...) et Terence Young (Soleil rouge, Cosa Nostra), qui vont façonner son style, mutique et décontracté tout ensemble. Avec le réalisateur de James Bond contre Dr. No (1962), il tournera trois fois. De la part des copains est la première d'entre elles. De la nouvelle de Richard Matheson, l'œuvre ne conserve que le caractère musculeux, gommant toutes les subtilités. Corollaire de ce dégraissage, Cold Sweet dévide une intrigue dépourvue de profondeurs, réduite à une simple vengeance, affrontement entre un ancien militaire et des trafiquant de drogue qu'il a trahi pendant la Guerre de Corée. 

Certes peu ambitieux, le résultat assure toutefois un solide film d'action qui gagne en intérêt en se déplaçant dans un relief abrupt et dont on retient avant toute chose sa spectaculaire course en voiture à travers les routes en lacets de la Côte d'Azur et sa curieuse affiche. Production européenne oblige (comme souvent à l'époque), De la part des copains est réalisé par un Anglais, scénarisé en partie par le Français Albert Simonin et interprété par des acteurs américain (Bronson), britannique (James Mason), français (Michel Constantin, Jean Topart), italien (Luigi Pistilli), réjouissante brochette masculine que complètent la Suédoise Liv Ullmann (dont on se demande ce qu'elle vient faire là) et l'inévitable Anglaise Jill Ireland. Toujours taiseux mais pas encore rouillé par le monolithisme, Charles Bronson impose sa présence minérale tandis que Jean Topart en légionnaire brutal guetté par la folie, domine la bande de vilains au détriment d'un James Mason qui ne force pas vraiment son talent. De la part des copains livre un divertissement efficace et sans prétention, soutenu par de bons dialogues et des personnages bien croqués, ce qui suffit à notre bonheur... (vu le 26.11.2021) ⍖⍖




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